Depuis 50 ans à La Courneuve nous vivons un grand voyage
Ce samedi 8 octobre 2022 à Saint-Lucien de La Courneuve, nous célébrions un anniversaire ! Celui du jubilé d’or de présence des Fils de la Charité. L’église était pleine. L’évêque monseigneur Pascal Delannoy a présidé la célébration d’action de grâce : en présence du maire monsieur Gilles Poux, de deux représentants de la communauté musulmane, du premier curé Gérard Marle fc et de l’actuel Georges Lumen Ouensavi fc, ainsi que de Joseph de Mijolla fc, Régis Tillet fc, Ignace Pemba fc, Moïse N’Guetta fc et Pierre Tritz fc vicaire général…qui n’a jamais quitté La Courneuve !
Le vrai voyage se fait au fond de soi
Je voudrais commencer par une citation de Juliette Binoche, une de mes actrices préférées, certaines diraient encore une chouchoute du père Pierre, elle dit : « Il m’aura fallu un grand voyage pour comprendre que le vrai voyage il se fait au fond de soi. »
Depuis 50 ans, chacun de mes frères Fils de la Charité a pu vivre un grand voyage avec et parmi vous : découvrir, et d’une certaine manière, à travers vous, visiter vos pays, vos cultures, accueillir vos familles, se réjouir et pleurer avec vous, prier et célébrer le Seigneur, partager des responsabilités au sein de la communauté chrétienne et de l’Église diocésaine.
Nous pourrions écrire un gros livre avec ces 50 ans de vie à La Courneuve
Vous nous avez offert le vrai voyage qui se fait au fond de soi. Mettre nos pas dans ceux de Jésus, le Bon Pasteur, nous faire toujours mieux vivre le charisme de notre fondateur le père Jean Emile Anizan dans le compagnonnage quotidien avec vous. Chacun d’entre nous et avec vous, nous pourrions écrire un gros livre avec des chapitres et des chapitres de ces 50 ans de vie à la Courneuve.
Vous nous connaissez bien avec tout ce qu’il y a de beau et de grand dans notre vie religieuse et communautaire mais aussi tous nos travers, nos péchés. Je n’ai pas besoin de vous faire un dessin comme on dit.
La présence des jeunes au sein de nos communautés
Une des priorités dans cette mission a été et reste aujourd’hui la présence des jeunes au sein de nos communautés. Ils sont nombreux et puis moins nombreux, et à nouveau une génération plus nombreuse, témoignant de leur foi, s’engageant dans les réalités de la ville et des communautés chrétiennes.
Un souvenir dont je me rappelle bien, c’est la délégation des jeunes qui s’était rendu aux JMJ à Melbourne avec le père Olivier de Béranger, notre évêque en 2007. Et bien les jeunes les plus nombreux de la délégation du diocèse étaient celles et ceux de Saint-Lucien dont Hortense qui a été confirmé à Séoul.
Témoignage de Nora
Pour confirmer ce que je viens de dire, je m’appuie sur deux témoignages de jeunes que j’ai interviewées pour la revue Chantiers, revue que vous connaissez bien. Nora s’exprime ainsi : « Je viens du 9. 3, tellement riche de sa diversité culturelle, de sa générosité qui te porte vers le haut. Je revendique toujours mon appartenance à ce département, ce qui n’a jamais été un frein mais au contraire une force. Je tiens à dire que je dois beaucoup aussi à la ville de la Courneuve qui m’a aidée, soutenue dans la réalisation de mes projets et qui laisse toujours la possibilité aux jeunes de voir plus haut en les épaulant ». Nora avait demandé que le titre de l’article de son interview soit le verset d’un livre de la Bible, le Deutéronome au chapitre 30, versets 15 et 19 : « Je mets devant toi la vie ou la mort, dit le Seigneur, la bénédiction ou la malédiction. Choisis donc la vie ».
Témoignage de Doriane
Dans le dernier numéro, c’est l’interview de Doriane qui a fait partie de la délégation des jeunes de la Courneuve qui se sont rendus à l’ONU, il y a quelques mois : « Je suis trop heureuse comme jeune de la Courneuve d’aller à l’université de Paris Dauphine. La ville nous permet de vivre beaucoup de choses, nous aide à relever nos défis, c’est vraiment une ville lumière ». Et encore : « J’ai, toujours depuis toute petite, aimé la communauté de st Lucien. Elle est très conviviale, chaleureuse, accueillante, inventive. J’ai grandi à St Lucien. Cela me tient à cœur de vivre des responsabilités au sein de la paroisse mais je sais que Dieu ne s’arrête pas à l’église. » Je tenais à souligner cette présence des jeunes au sein de la ville et de la paroisse. C’est une priorité et je sais combien elle est vécue aujourd’hui dans la paroisse, signe d’une Eglise vivante.
Répondre aux nouveaux défis humains, sociaux, politiques et religieux de la ville de La Courneuve
50 ans, de très nombreux changements ont été vécus sur l’ensemble de la Courneuve et dans la communauté paroissiale au cours de ses années. Des changements vont encore venir nous et vous bousculer, je pense simplement à cette immense gare du grand Paris, tout prêt de notre église de Saint-Lucien. Je sais combien vous serez capables de répondre aux nouveaux défis humains, sociaux, politiques et religieux de la ville avec des orientations missionnaires créatives et inventives comme vous avez toujours désiré les vivre et les mettre en œuvre.
Avec toutes celles et ceux qui nous ont quittés
Je ne voudrais pas oublier toutes celles et ceux qui nous ont quittés et qui partagent notre joie, notre fête depuis le ciel. Il m’est impossible de les citer mais je vous partage ces quelques lignes de cet écrivain Christian Bobin que j’ai lues il y a quelques jours : « Les morts ne sont pas morts. Les absents qu’on a aimés ne sont pas absents… Quelque de chose de véritable va toujours vous accompagner. Si vous les avez aimés, les visages des disparus comme une pierre scintillante, vous revient de temps en temps, comme s’ils étaient dans la vie. C’est bien la preuve d’ailleurs qu’ils ne sont pas morts. » Oui, ils sont bien présents dans nos cœurs et avec nous aujourd’hui.
50 ans de Charité
50 ans, le jubilé d’or n’est pas une fin en soi. Au contraire, il vous invite à continuer l’aventure de la mission pour, comme le dit notre fondateur, répondre aux besoins perpétuels du peuple. Les choix missionnaires s’adapteront aux situations, aux nouveautés, dans ce qui est et sera le quotidien de vos vies. Ces choix missionnaires s’inscriront dans la dynamique synodale du diocèse et de l’Eglise universelle, sans oublier les deux clameurs dont parle le pape François, la clameur de la terre et la clameur des pauvres, ces deux clameurs qui n’ont font qu’une. Immense défi missionnaire et évangélique pour nous tous. Dit autrement par le père Anizan : « Si le monde est sauvé, ce sera par la Charité. »
Encore un bon anniversaire, un bon jubilé d’or à nous toutes et tous. Je termine par une dernière phrase en citant le poète Rilke, une phrase envoyée par une amie qui lutte contre un cancer très dur : « Il n’est pas de plus grande joie que de commencer. » C’est tout l’immense bonheur que je nous et vous souhaite en ce jubilé d’or.
Pierre Tritz, Fils de la Charité.
Je me souviens d’Alphonse, Robert et Joël dans les années 85-90 à Saint Lucien et à la Chapelle de l’Emmanuel aux 4000 de la Courneuve…
Un grand merci pour votre amical message