Le fondateur des Fils de la Charité

Le père Jean-Emile Anizan est le fondateur des Fils de la Charité

Un homme de Dieu dans la tempête. Il était Supérieur Général d’une congrégation religieuse, Secrétaire Général de l’Union des Œuvres, et, à ce titre, animateur de l’évangélisation pour l’ensemble des mouvements chrétiens de France…

C’était dans les années 1900. La France, avec l’ensemble de l’Europe, était alors dans la tempête : “révolution” culturelle du scientisme, affaire Dreyfus, naissance du mouvement ouvrier, séparation des Eglises et de l’Etat, crispations de l’Eglise catholique…

Le P. Anizan n’a voulu tenir qu’à Jésus et à l’annonce de son Evangile au peuple des banlieues naissantes. Il a été déposé de sa charge et désavoué par une visite canonique diligentée par Rome ; sa foi au Christ et à l’Eglise n’a pas faibli. Pour rester fidèle à sa passion d’aimer les gens du peuple et de leur faire connaître Jésus, il s’est engagé comme aumônier volontaire bénévole à Damloup sur le front de Verdun.

En 1918, le pape Benoît XV l’a encouragé à fonder l’institut religieux dont il rêvait. Il est devenu le fondateur des “Fils de la Charité”.

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Portrait de Jean-Emile Anizan enfant

Connaître le père Anizan

Vocation auprès des populations ouvrières

Jean-Emile Anizan est né à Artenay (Loiret) le 6 janvier 1853. Après ses études à Orléans puis à Paris au séminaire Saint-Sulpice, il est ordonné prêtre en 1877. D’abord vicaire dans le diocèse d’Orléans, à Olivet puis à St Laurent d’Orléans, il se fait remarquer par la ferveur de sa foi, son zèle apostolique et son amour des pauvres. Il obtient de son Evêque la permission d’entrer chez les Frères de Saint Vincent de Paul rencontrés lors de ses études à Paris. Il a trouvé dans leur vocation un chemin de sainteté pour lui-même et de travail apostolique auprès des populations ouvrières.

D’abord simple religieux dans le quartier populaire de Charonne, il manifeste une grande activité de charité apostolique auprès des jeunes du patronage mais aussi des familles pauvres et ouvrières du quartier : accompagnement des jeunes et de leurs familles, visites aux malades, célébration d’une messe dominicale à 13h.,une heure facile pour les petites gens travaillant le dimanche matin, création de “syndicats catholiques”, en pleine obéissance avec les orientations données par l’encyclique « Rerum novarum ».

Portrait du père Anizan en 1910

Elu premier assistant du Supérieur Général, il cumule avec cette fonction celle de Secrétaire Général de « l’Union des Œuvres » qui fédère les œuvres d’évangélisation dans l’ensemble des diocèses de France, organise un Congrès chaque année dans un diocèse différent et édite une revue nationale. Le père Anizan, passionné du règne de Dieu et de la reconstruction d’une société chrétienne, se révèle actif, efficace dans les petites et les grandes choses : visite aux communautés, implantations nouvelles, appel et accueil des vocations, animation de l’Union des Œuvres, de ses Congrès, de sa revue. Il vit son ministère en pleine confiance avec ses frères et son Supérieur Général, le Père Leclerc.

De la grande épreuve à Verdun

En 1913, une visite canonique est diligentée par Rome et conduite par le Père Saubat de la congrégation des Pères de Bétharam. Le 14 Janvier 1914 le Père Anizan est déposé de sa charge pour cause de modernisme social, ses groupes syndicaux étant soupçonnés, a tort, de ne pas être « strictement catholiques », comme le demande “Rerum Novarum”. Dans ce drame, que les fils de la Charité appellent “la Grande épreuve”, la moitié des religieux des Frères de Saint Vincent de Paul demandent à être relevés de leurs vœux et quittent l’Institut.

Le père Anizan se soumet, demeure en paix et communique de son mieux cette paix à ses frères désorientés. Il cherche ce que Dieu veut au travers de « ces évènements extraordinaires » et obtient l’autorisation d’aller faire une retraite à Pleterje en mars. Début juillet, il demande à être relevé de ses vœux, puis, pour être utile à l’Evangile et chercher sa voie, il part volontaire et sans solde le 6 Août 1914 exercer le ministère d’aumônier militaire dans les tranchées de Verdun. Il travaillera là durant un an et demi. Il a soixante et un ans. Il accomplit avec grand dévouement son ministère auprès de soldats livrés à la mitraille et de la population restée sur place. Mais dans son épreuve il continue à réfléchir, garde quelques liens avec quatre de ses frères, et il entend l’appel à s’ouvrir à un apostolat plus large que celui des seuls patronages.

Jean-Yves MOY, Aumônier à Verdun : journal de guerre et lettres du père Anizan, Rennes, Presses universitaires de Rennes, « Histoire, Mémoire commune », 09/2015, 196 p., 16 €
Anizan 04-07 face à une assemblée

Fondateur de Congrégations religieuses

Le 3 septembre 1914, un nouveau Pape, Benoît XV, est élu. Informé des évènements, il reçoit le père Anizan avec bienveillance et lui donne son accord sur la fondation d’un institut de prêtres et de frères consacrés à l’évangélisation par les paroisses populaires et les œuvres : les Fils de la Charité. Un certain nombre d’anciens frères de Saint Vincent de Paul le rejoignent. L’institut est fondé le 25 décembre 1918 ; le 2 mars 1924 il recevra de Pie XI le décret de louange. Entre 1918 et 1928 le père Anizan a pu implanter neuf équipes pastorales dans les quartiers pauvres de la banlieue parisienne. Il a aussi pu amorcer la fondation d’un institut de religieuses : les Auxiliatrices de la Charité.

Usé, malade atteint de névrite, il meurt le 1er Mai 1928 à Paris.
Son corps est inhumé dans l’Église du Bon Pasteur. Il devra plus tard être transféré dans un caveau à Draveil et enfin dans la crypte de la maison de famille des Fils de la Charité, à Issy-les-Moulineaux où il repose.

Joseph de Mijolla fc

Couverture BD La Soif de Dieu 2017

Prière d’intercession

Ô Dieu qui avez rempli le cœur de votre serviteur Jean-Emile Anizan d’une charité généreuse et d’un zèle ardent pour la rechristianisation des masses populaires avec une constance magnanime au milieu des adversités, accordez-nous, nous Vous en supplions, d’être embrasés nous aussi de la même charité et du même zèle.

Et si cela Vous est agréable, glorifiez dès ici-bas votre serviteur en nous accordant par son intercession la grâce que nous sollicitons : (indiquer cette grâce)

Ainsi soit-il !

Approuvée par le Cardinal de Paris Mgr Suhard (1941)

Les personnes qui ont été exaucées par l’intercession du Père Anizan sont invitées à faire connaître les faveurs reçues (cliquez ici).