Portrait du père René Brault fc (6/6/1923 – 6/1/2020)
René, André, Albert, Marie, Brault est né le 6 juin 1923 à Paris dans le XVIème arrondissement. Ses parents s’appelaient Henri et Elisabeth. Il était d’une fratrie de 11 enfants composée de 7 garçons et 4 filles. René fut baptisé le 9 juillet 1923 à St Pierre de Chaillot. Il a fait sa Première Communion et sa Confirmation par Monseigneur Chaptal en l’église de Passy en présence de toute l’École Gerson le 17 mai 1934. Il a passé son baccalauréat de mathématiques élémentaires.
Le choix des Fils de la Charité
Puis René Brault entra au séminaire Saint-Sulpice. Il y fit la connaissance de Jean Leroy et choisi de s’orienter vers la congrégation des Fils de la Charité. Le Supérieur du Séminaire le présenta par ces mots “heureux d’envoyer au Père Maître des Novices des Fils de la Charité un bon témoignage sur notre séminariste M. René Brault” (Lettre du Supérieur du séminaire Saint-Sulpice en date du 16 juin 1947).
Il fit son service militaire au Maroc, de la classe 43, dans le 1er régiment de Zouave avec le grade de sergent.
Il a prononcé ses premiers vœux religieux le 7 octobre 1948, puis exactement 3 ans plus tard ses vœux perpétuels. Il fut ordonné diacre le 17 décembre 1949 puis prêtre le 4 juin 1950 et envoyé à St Pierre des Corps (37) se joignant à Philippe Guérout et Louis Le Blay. Louis était curé de cette première équipe Fils de la Charité dans le diocèse de Tours.
Premières missions
Puis ce fut Paris, paroisse de Belleville, dans une communauté de 11 Fils de la Charité, composée de 9 prêtres et 2 frères. René Brault eut pour curé Jean Le Bihan puis Georges Michonneau.
En 1957, il rejoint une autre grande équipe de Fils, celle de Vierzon (18) composée de 10 Fils, tous prêtres ; Louis Bachelet étant curé, puis à partir de 1961 Auguste Le Toullec. René habitait à Village, et était responsable de l’aumônerie des collégiens.
En 1964, il est à Argenteuil (95) à l’église Sainte Bernadette avec René Morhan.
Il succédait à Michel Venard. René a su trouver sa place assez facilement dans ce quartier très populaire : “les gens étaient attachés à cette chapelle même s’ils n’y étaient pas très pratiquants. René était simple pour parler avec tous et il rapportait facilement des conversations qu’il avait eues. Il a su garder cet esprit singulier, d’une petite chapelle de quartier assez pauvre humainement” (Témoignage de Gérard Simon)
René Brault est à Bègles (33) en 1967, où il a rejoint 5 prêtres et 1 frère François-Xavier Gasnos. René Seince était son curé.
Aumônier des gitans et des gens du voyage
En 1971, il devient aumônier des Forains. «Il faudrait se situer autrement… il y a une question d’âge si on veut mettre le paquet de manière durable… J’ai déjà 47 ans. C’est tard pour aborder un monde auquel on est totalement étranger. Même si on garde un certain goût du risque et une jeunesse de cœur.» (Lettre à Joseph Bouchaud alors Supérieur Général, non datée mais probablement du vendredi 8 mai 1970 ou 1er mai…)
René faisait équipe avec 2 autres Fils : Max Lagrange et Roger Pelain, aumôniers des gitans. Il demandait à vivre en équipe « un minimum de vie d’équipe religieuse et apostolique – les deux se tiennent » (Lettre à Joseph Bouchaud alors Supérieur Général, non datée mais probablement du vendredi 8 mai 1970 (ou 1er mai…).
Ils habitaient ensemble dans un appartement à Paris. Leur ministère se déroulait souvent en province. Cette mission était l’héritage du Père Anizan qui s’était profondément occupé des pauvres forains, si attachants malgré des aspects anticléricaux. René Brault aimait raconter son service et sa manière de se sentir partenaire notamment lors de la Foire du Trône.
Puis René n’a pas souhaité renouveler son ministère près des forains. Il vécut une année à Montfort l’Amaury (78) de 1976 à 1977 en ministère pastoral paroissial.
D’autres ministères
De 1977 à 1984 René exerça à Villeneuve St Georges (94), comme PATP c’est-à-dire prêtre pour célébrer les sacrements et salarié pour rejoindre le peuple au travail. Il se levait très tôt pour travailler à mi temps comme livreur boulanger. Il gardait un excellent souvenir de ces années-là.
Puis Gentilly (94) de 1984 à mars 1992. Il était aumônier de l’hôpital du Kremlin-Bicêtre. Il tenait à souligner une recherche différente de ses prédécesseurs : «s’il y a possibilité de mise en place d’une pastorale de la santé plus large que l’hôpital avec les paroisses environnantes.» (Lettre au Provincial datée du 12 octobre 1990) Et il devint prêtre accompagnateur de la nouvelle association Lourdes Cancer Espérance fondée le 8 décembre 1985 et dont le 1er pèlerinage eut lieu en septembre 1986 réunissant 350 personnes. En 2019 ils seront 5800 pèlerins. René était membre de la délégation des Yvelines.
Secteur pastoral de la Vallée de Chevreuse
En avril 1992 il arrive dans la communauté de St Joseph. Puis en 1993, il est mis par notre congrégation à disposition du diocèse de Versailles et rejoint le secteur pastoral de la Vallée de Chevreuse, en particulier au service du monde de la santé. Il passe de nouveau une année à Montfort-l’Amaury en 1995. En 1996 René est à Antony (92) avec Rémy Jubert son curé et Jacques Verdier. Les paroissiens se souviennent d’un prêtre simple, chaleureux et attentif.
Puis il rend des services à Montfort-l’Amaury, logé au presbytère et domicilié à Issy-les-Moulineaux. Il exerçait son ministère une dizaine de jours par mois au groupement paroissial de Montfort-l’Amaury à raison de 3 week-ends sur 4 du vendredi matin au dimanche après la messe de 18h, assurant aussi des messes à l’aumônerie du collège Saint-Louis.
Issy-les-Moulineaux
Il intègre définitivement la communauté de nos frères aînés de Saint-Joseph à Issy-les-Moulineaux en 2002. Ces années de vie en communauté ont aidé René à être plus attentif aux frères. Il aimait les parties de belote où malgré une acuité visuelle en diminution il animait ce jeu de cartes. Tant que les forces physiques lui en ont donné la possibilité, il s’est occupé des fleurs du jardin, veillant jalousement à la croissance des rosiers et des hortensias.
Il s’est montré très courageux pour vivre ses handicaps, ne se plaignant pas, s’efforçant de faire le plus possible par lui-même. «Pour ma part j’essaie de charpenter ma vie spirituelle en fonction de cette vie plus sédentaire.» (Lettre au Provincial datée du 24 janvier 2003) René Brault était fidèle à la prière communautaire et jusqu’au bout il a pris sa part dans l’animation de la liturgie.
Merci René pour le frère et le prêtre que tu as été parmi nous, avec ton caractère fort et attachant. Tu n’étais pas peu fier d’être notre doyen. Reçois de Dieu notre Père l’éternelle jeunesse de la vie éternelle où nous espérons te retrouver, aux côtés de notre Seigneur Jésus ressuscité et avec le Père Anizan notre fondateur.
Jean-Michel Rapaud fc, responsable de France avec tous ceux qui ont envoyé un témoignage
Merci pour ces beaux temoignages….pepe en ces moments difficiles ils nous donnent courage et Esperance…..C´est la beaute de l´Evangile vecu au cours dúne vie…Merci
Le père BRAULT a su, avec un grand courage, pardonner à ses agresseurs. Sans même en connaître le nom, il fut modèle de ce qu’on appelle aujourd’hui la « justice restaurative ». L’auteur des faits comme l’aumônier de Prisons qui a fait le lien s’en souviennent l’un et l’autre…
Deo gratias…
Cher monsieur, nous vous remercions de votre gratitude, en union de prière