Des femmes nous ont proposé de devenir des “livres vivants”

5 Août 2016 | Pastorale | 0 commentaires

Auteur de l'article :
Crédit photos :

Des femmes nous ont proposé de devenir des “livres vivants”

René Lelièvre fc a expérimenté ce qu’est devenir un “livre vivant”, une bonne idée de Sophie du centre social de Valenciennes, à partager largement autour de soi.

"Livre vivant" à Valenciennes juin 2016 avec René Lelièvre fc

© René Lelièvre fc

Un “livre vivant” c’est quelqu’un

Un jour, dans le centre social Georges Dehove de mon quartier, trois jeunes femmes sont venues nous proposer de devenir des “livres vivants”. Avec deux autres personnes, intrigués par cette expression, la semaine suivante nous y sommes allés.

Pendant trois séances de 2 à 3 heures, j’ai raconté, à la demande de Sophie la responsable de cette idée originale, pratiquement toute ma vie !

Le but était que Sophie après relecture personnelle, choisisse le thème et le titre du livre que j’allais devenir.

Lecture et échanges

Lors de fêtes, de rassemblements, ces “livres vivants” sont proposés à celles et ceux qui sont présents. Chacun choisit son livre à partir d’un recueil contenant les 4ème de couverture de chaque “livre vivant” proposé. Il peut y avoir au maximum trois lecteurs pour un échange possible et court après la lecture.

Chaque “livre vivant” a bien sûr une histoire originale, passionnante à l’intrigue souvent inattendue.

Quelle est la différence entre un livre ordinaire et un “livre vivant” ? Le livre ordinaire est en papier, le “livre vivant” est chair et esprit. et aussi, un livre ordinaire quand il est terminé, on le range ; un “livre vivant” quand il est terminé, on lui parle.

Réunion P.O. René Lelièvre fc

© Jean Guellerin fc

“Ne lâcher sur rien”

En tant que “livre vivant” j’ai pour titre : “Ne lâcher sur rien”.  Pour l’illustrer je raconte trois événements de ma vie devenus trois chapitres : l’handicap inattendu, le licenciement brutal et le désir d’être prêtre et prêtre-ouvrier devenu réalité.

Le titre du livre vient d’une phrase prononcée par mon patron d’alors au cours de l’entretien pour lequel j’étais convoqué en vue de licenciement. Celui-ci m’avait crié :

“Vous Lelièvre, vous ne voulez lâcher sur rien que ce soit comme ouvrier, comme délégué, comme prêtre !” J’ai pris ça pour un compliment. Cette phrase me fait une bonne transition pour le troisième chapitre !

Se raconter en toute liberté

"Livre vivant" à Valenciennes juin 2016 avec René Lelièvre fc

© Frédéric Tonquédec fc

Lors de “Livre vivant” je fais de super rencontres et des échanges que je n’aurai jamais eus ailleurs.

C’est aussi pour moi un lieu qui rend humble. Deux fois, alors que j’attaquais le troisième chapitre du livre, un lecteur un coup, une lectrice l’autre coup, m’ont stoppé et m’ont dit : “Avant d’aller plus loin, pouvez-vous nous dire ce qu’est un prêtre”… Le plus souvent c’était l’expression “prêtre-ouvrier” qui n’était pas connue. Une occasion pour raconter naturellement ce qui me fait vivre et tenir.

Une occasion aussi pour chaque “livre vivant” de se raconter en toute liberté. Ces livres sont divers. Ils vont du récit de vie : de deux femmes ensembles depuis 20 ans aujourd’hui (sachant que l’exclusion était plus forte à la fin du siècle dernier), au récit d’un jeune qui a vadrouillé dans toute la France pour finir par se poser à Lille où il est pompier professionnel. D’autres partagent leur difficulté de vivre et le pourquoi la tentative de suicide; pour un autre : son bonheur avec sa famille et leurs aventures familiales souvent très drôles.

“Livre vivant” est une bonne idée pour des rencontres fructueuses. J’en repars toujours avec la joie offerte par les échanges, les confrontations parfois. Je ne suis plus le même après ces rencontres, toujours plus étonné de la richesse de notre diversité, heureux de vivre ensemble ces différences partagées.

René Lelièvre fc, à Valenciennes

A voir aussi :

0 commentaires

Soumettre un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ajouter de la vie aux jours par Anne-Dauphine Julliand

Ajouter de la vie aux jours par Anne-Dauphine Julliand "J'écris le lien. J'écris ce qui nous maintient. J'écris la vie" écrit Anne-Dauphine Julliand « J'ai déjà tout raconté, tout écrit. J'aurais dû m'arrêter là, garder pour moi ce qu'il nous restait à vivre. Mais...

Quand le chômage change les rapports sociaux

La personne au chômage décide des mises à plat régulières pour ne plus attendre les réajustements de son plan de carrière professionnelle.

La patience des traces par Jeanne Benameur

Comme Jeanne Benameur l’auteure de ce livre, nous ne savons pas ce que produisent chez les autres nos paroles, nos écrits et nos gestes.

Un site internet dédié au Jubilé 2025

Ce 24 décembre 2024 l’Eglise Catholique rentre dans une année de jubilé et de grâces jusqu’au au 6 janvier 2026

La vidéo du Pape François, prier chaque mois en Église

La Vidéo du Pape François diffuser les intentions de prière mensuelles du Saint-Père. Nous nous associons à la prière mondiale de l’Église.

Noël : refaire le plein d’espérance !

La question qui nous est posée en cette fête de Noël est :”Qu’est-ce que je peux faire pour que la vie soit meilleure autour de moi ?”

Les Fils de la Charité au Canada : la première décennie (1950-1959)

En 1950, les Fils s’implantent au Canada. Ils apportent un souffle nouveau et la charité dans les paroisses qui leur sont confiées.

Témoignage de Ramón García Misa fc lors de ses voeux

Ramón García Misa fc vient de renouveler sa profession religieuse et témoigne de son parcours à Cuba, Etats-Unis et Colombie.

“Marie, telle que vous ne l’avez jamais vue” par Anne Soupa et Sylvaine Landrion

Anne Soupa et Sylvaine Landrion dévoilent un parcours biblique passionnant de femmes “fortes” de la Bible, dont Marie se détache.

Vie des communautés Fils de la Charité dans le monde

La vie des communautés au Brésil, Colombie, Côte d’Ivoire, Espagne, France, Italie, Mexique, Philippines, Portugal, RDC, République du Congo.

Share This