Les archives du père Gaston Courtois
Le père Gaston Courtois (1897-1970) est une des figures emblématiques des Fils de la Charité. Connu pour ses actions dans le monde de l’édition, de l’enfance, ou encore de l’Action catholique, il est entré dans la postérité comme créateur du mouvement Cœurs Vaillants-Âmes Vaillantes et des éditions Fleurus, ou encore comme auteur.
Le fonds d’archives
Le fonds d’archives du père Courtois permet d’avoir un aperçu de l’étendue des activités de ce Fils de la Charité hors-normes. Composé principalement de documents écrits (notes spirituelles, homélies, correspondance…), cet ensemble de documents est peu volumineux et bien souvent lacunaire par rapport à la multiplicité d’engagements et de responsabilités de Gaston Courtois. Il contient pour autant quelques pépites permettant de cerner cet homme et son œuvre. Aujourd’hui entièrement communicables, les archives de Gaston Courtois ont été classées et inventoriées en 2018. Elles peuvent être consultées sur rendez-vous au service d’archives des Fils de la Charité. L’inventaire de ces documents est disponible en ligne à l’occasion de la célébration des 50 ans du décès de Gaston Courtois.
Caricatures de Gaston Courtois (archives des Fils de la Charité, 2 E 14/15)
1. L’homme Gaston Courtois
Les archives de Gaston Courtois permettent de découvrir la vie de ce prêtre, de son enfance jusqu’à sa mort, dépassant le cadre de son parcours de Fils de la Charité. Sa scolarité, sa carrière militaire et sa réflexion spirituelle, transcrite dans des carnets, peuvent être retracées grâce à ces documents.
Né à Paris le 21 novembre 1897, Gaston Courtois est élève des Frères des Écoles chrétiennes, puis du lycée Louis-le-Grand. Engagé volontairement dans l’artillerie en 1915 après l’obtention de son baccalauréat, il est démobilisé après avoir été blessé en 1917. Il suit des études de lettres et de psychologie à la Sorbonne et à l’Institut catholique de Paris.
Extrait du journal de Gaston Courtois (1913, archives des Fils de la Charité, 2 E 14/06)
Extrait de l’historique de la vie militaire de Gaston Courtois réalisé par son père (1915, archives des Fils de la Charité, 2 E 14/04)
2. Un prêtre Fils de la Charité
Photographie de Gaston Courtois nommé Iconomos de l’Eglise catholique orientale (1953, archives des Fils de la Charité, 2 E 14/17)
Si l’appartenance de Gaston Courtois à l’Institut des Fils de la Charité est peu connue, son parcours de prêtre s’est déroulé dans le cadre de cette congrégation. Soucieux d’agir en faveur des milieux populaires, il se rapproche de Jean-Émile Anizan, fondateur des Fils de la Charité, et débute son noviciat en 1921, après être entré au séminaire Saint-Sulpice d’Issy-les-Moulineaux en 1919.
Devenu prêtre en 1925, Gaston Courtois exerce son ministère à Notre-Dame d’Espérance, à Paris. En 1928, il est nommé vicaire à Gentilly, où il se charge des œuvres féminines. Il entre ensuite à l’Union des Œuvres catholiques de France, où il est supérieur de la communauté de Fils de la Charité qui y réside, en 1929. Il est procureur général de l’Institut à Rome de 1955 à sa mort, en 1970.
Comme en témoignent ses archives, le parcours ecclésiastique de Gaston Courtois dépasse le cadre de la congrégation. Il est également prélat de l’Église catholique orientale (1953), membre du Conseil supérieur de Propagation de la Foi (1957), et directeur du Secrétariat international de l’Union Pontificale Missionnaire du clergé (1960), au sein de laquelle il crée la revue Omnis Terra.
Témoignage de Gaston Courtois “Pourquoi et comment je suis devenu Fils de la Charité” (1957, archives des Fils de la Charité, 2 E 14/16)
3. Une figure de l’Union des Œuvres
L’histoire de l’Union des Œuvres catholiques de France (UOCF) est intrinsèquement liée à celle des Fils de la Charité. Cette organisation est destinée à diffuser les expériences vécues dans les œuvres par le biais de congrès et de publications. Jean-Émile Anizan, fondateur des Fils de la Charité, fait partie de son Bureau central à partir de 1898. Gaston Courtois en devient le secrétaire en 1929, puis le directeur en 1937.
C’est dans ce cadre qu’est créé le journal Cœurs Vaillants, en 1929, puis le mouvement du même nom, en 1936. Destiné aux garçons de 8 à 15 ans, il est suivi par la fondation de son pendant féminin, les Âmes Vaillantes, en 1937. Ce mouvement, aujourd’hui Action catholique des enfants (ACE), est toujours actif.
Peu de documents relatifs à l’UOCF sont conservés dans le fonds de Gaston Courtois. Des archives peuvent être trouvées dans les fonds de l’UOCF et de l’ACE conservés chez les Fils de la Charité et au Centre national des archives de l’Église de France (CNAEF).
Image représentant Gaston Courtois lors d’un rassemblement Cœurs Vaillants (archives des Fils de la Charité, 2 E 14/15)
Chronique de Jean Pihan sur l’exil du Bureau central de l’UOCF au château de Morancé durant la Seconde Guerre mondiale (archives des Fils de la Charité, 2 E 14/23)
4. Gaston Courtois, un homme engagé en faveur des enfants
Photographie d’enfants lisant le journal Cœurs Vaillants (archives des Fils de la Charité, 2546-11)
L’enfance est au cœur de nombreuses actions de Gaston Courtois. En plus de la création des Cœurs Vaillants-Âme Vaillantes, il fonde le Bureau international catholique de l’enfance (BICE) et l’Union des religieuses éducatrices paroissiales (UREP), en 1947. Il est également à l’origine des écoles d’assistantes catholiques de l’enfance, aujourd’hui écoles d’éducateurs spécialisés.
Gaston Courtois s’engage très tôt pour l’enfance. Au cours de la Première Guerre mondiale, il prend en charge le patronage de la paroisse Saint-Gervais et encadre une colonie de vacances.
Auteur de livres pour enfants (parfois sous le pseudonyme de Jacques Cœur), il crée la collection d’albums “Belles histoires, belles vies” aux éditions Fleurus, portant sur les grandes figures du catholicisme. Le premier ouvrage, La plus belle histoire, a pour but de faire découvrir la vie de Christ de façon ludique, et ainsi s’éloigner des méthodes de catéchisme de l’époque.
Dépliant de l’Union des religieuses éducatrices paroissiales (archives des Fils de la Charité, n.c.)
Extrait du “Manuel des directeurs du patronage Saint-Gervais” (archives des Fils de la Charité, 2 E 14/04)
5. Gaston Courtois, homme actif dans le milieu associatif
Dès sa scolarité, Gaston Courtois s’engage dans diverses associations et mouvements. Parmi ses initiatives, on peut souligner la création du Groupe d’entr’aide sacerdotale (GES), lorsqu’il officie à la chapelle Notre-Dame d’Espérance, à Paris. De jeunes prêtres parisiens s’y retrouvent pour un temps de prière et de dialogue.
Le Père Courtois est également connu pour son engagement dans les mouvements d’Action catholique. Il participe à la fondation d’une des premières sections françaises de Jeunesse ouvrière chrétienne (JOC) avec le père Georges Guérin, en 1927.
Lettre concernant la création de la JOC (1927, archives des Fils de la Charité, 2 E 14/23)
Dépliant du Groupe d’entr’aide sacerdotale (archives des Fils de la Charité, 2 E 14/23)
Carte de presse de Gaston Courtois (1960, archives des Fils de la Charité, 2 E 14/01)
6. Un auteur, éditeur et journaliste
Gaston Courtois s’illustre dans le monde de l’écriture. Auteur de nombreux ouvrages, un de ses titres les plus connus est L’Art d’être chef, un recueil de maximes publié en 1953. Des textes inédits sont présents dans les archives de Gaston Courtois, parmi lesquels “Pourquoi et comment éduquer”.
Journaliste et éditeur, le Père Courtois est le créateur des éditions Fleurus, en 1946, rattachées à l’UOCF, dont il est alors directeur. Il fonde également la revue Familial Digest, en 1949, aujourd’hui connue sous le nom de Panorama.
Extrait du manuscrit de Pourquoi et comment éduquer (1962, archives des Fils de la Charité, 2 E 14/09)
Bonjour,
je peux vous adresser gracieusement, un exemplaire de l édition originale de “l école des chefs” de G. Courtois. Êtes vous intéressé.
Cordialement.
E.M.L.
Bonjour Madame, nous serions ravis en effet et vous remercions pour votre proposition, meilleures salutations