Colibrions-nous les uns, les autres!

5 Jan 2016 | Pastorale | 0 commentaires

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Colibrions-nous les uns, les autres!

Le colibri est un oiseau minuscule, au vol performant et doué d’une grande mobilité. Michel Retailleau fc nous rapelle la légende dont il fait l’objet, à l’occasion des voeux de nouvel an.

L'ange qui pleure

© Florence Sanyas

Véritable maladie de l’âme

Notre médecin ne prononcera pas le mot. Mais sachons-le, “l’aquoibonite” ou  le mal de l’ “à quoi bon ?” … ou de l’ “à quoi ça sert ?” ça existe ! Comment la reconnaître ? Au détour d’une expression qui commence toujours par : “A quoi bon ?” ou “Ca sert a rien !”… “A quoi bon se bouger pour changer le monde et les choses ? Les gens sont ainsi faits”; “A quoi ça sert de  faire des efforts quand on voit que “les autres”, c’est à dire les voisins, les politiques, les responsables de tous poils, les curés… n’en ont rien à faire ?”; “A quoi ça sert de croire, de prier… quand le mal et la souffrance ne reculent pas ?”; “A quoi bon croire  que ça va changer quand on a déjà été échaudé ?”…

La maladie se décline sur tous les tons, sur tous les modes, sur tous les thèmes et se transmet tel un virus de proche en proche… qui invite chacun à se terrer dans le terrier du “chacun pour soi. Dieu pour tous”.

Véritable maladie de l’âme,  “l’aquoibonite” est une maladie du doute. Doute de soi, doute des autres, de la politique, de l’écologie, doute de Dieu… Bien plus grave qu’une maladie de la peau, elle fait qu’on est mal dans sa peau ! Elle s’attaque à l’envie de vivre, à l’envie de vivre-ensemble avec ceux qui sont différents de soi. Et donc à l’envie d’y croire… au sens large. Elle est aussi une vraie maladie de l’espérance. Car on en vient à n’attendre plus rien, ni de soi, ni des autres, ni des responsables politiques, ni de Dieu…  Au pire, on ne VIT plus, on SURVIT de petits plaisirs… Le reste, la société de consommation s’en charge !

La légende amérindienne du Colibri

Colibri

© Calixto Martinez fc

“Un jour, dit la légende, un incendie commence à ravager la jungle. Affolés, hommes et bêtes fuient en tous sens. Seul un petit colibri, sans relâche, fait l’aller et retour de la rivière au brasier, une minuscule goutte d’eau dans son bec, pour la déposer sur le feu. Un toucan à l’énorme bec l’interpelle : “Tu es fou colibri, tu vois bien que cela ne sert à rien.” “Oui je sais, répond le colibri, mais je fais ma part.” Interloqué, le toucan commença à faire de même, bientôt imité par dix, cent toucans. Les éléphants s’y mirent… Voyant le manège des animaux, les villageois s’y mirent également… Au bout du compte, il y eut bien quelques plumes roussies et quelques pieds brûlés, mais cette nuit-là, un petit colibri a sauvé la forêt.”

Réapprendre la joie courageuse du Colibri

En ce début 2016, je nous invite à guérir d’un tel défaitisme ambiant qui ronge la forêt de nos idéaux de paix, de justice, de fraternité et de solidarité… bref de toutes nos rêves d’humanité et de nos croyances, qu’elles soient religieuses ou non.

Cop 21 arbre à post-it

© Florence Sanyas

Je nous invite à nous défaire de nos lâchetés personnelles et collectives qui nous susurrent : “A quoi bon ? Ah quoi ça sert… de bouger, de changer, d’avoir envie de vivre autre chose ?” Alors que le monde et la planète sont mis à mal face aux sirènes des critiques systématiques, des simplismes  médiatiques ou de nos propres défaitismes, il nous faut réapprendre la joie courageuse du Colibri : “Oui, je sais tout ça, mais je fais ma part !”

Dérisoires nos petites gouttes d’eau dans nos becs de Colibri ? Elles réveillent chez nous en même temps que chez les autres le goût de vivre et la joie du vivre-ensemble. Alors, finies les lamentations et tous à nos becs pour 2016 !

Michel Retailleau fc

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