Vie Consacrée : témoignage d’Ignace Pemba fc
Une intense soif
Le Père Ignace Pemba fc a fait profession religieuse chez les Fils de la Charité le 6 juillet 1996. Congolais il a travaillé à Brazzaville et à Abidjan (Côte d’Ivoire). Depuis 7 ans, il est Responsable de Branche. Actuellement à Brazzaville, il est Curé de la Paroisse N’dunzia Mpungu de Mfilou, Coordinateur de l’école Michel Gobin et chargé des vocations.
J’étais âgé de plus d’une vingtaine d’année et ma vie avait été profondément bouleversée par quelques événements dans ma famille et dans le monde. Je priais, jeûnais, me mortifiais… J’avais soif, toujours soif et encore soif de je ne sais quoi. Je ne parvenais jamais à étancher cette soif. J’étais à la recherche de quelque chose, de quelque chose qui me manquait, que je ne connaissais pas et que je ne pouvais ni identifier, ni nommer. J’étais incapable de dire, d’expliquer avec mes mots, ce que je vivais et ressentais.
Quelqu’un m’avait parlé de Dieu. J’ai commencé à le chercher, à me familiariser avec sa Parole, à fréquenter l’église. Inscrit dans un mouvement de jeunes, je participais tous les matins à l’Eucharistie. J’étais assidu à la prière. Tous les soirs, je me rendais à la grotte. Je demandais à la Très Sainte Vierge Marie de dire à son Fils que «je l’aimais, je voulais être son ami, son meilleur ami». Je sentais une énorme envie, une intense soif. Mon cœur brûlait et je ne m’arrêtais pas de prier. Je priais à haute voix et souvent en pleurant pour que Jésus et Marie m’écoutent, m’entendent. Je leur parlais comme à des amis. Je me sentais chaque fois mieux.
J’avais parlé de ce que je vivais et ressentais à un oncle qui m’avait dit avec assurance: «ce que tu vis et ressens veut dire que tu veux devenir prêtre». Je l’entendais pour la première fois. Je voyais le prêtre mais je ne savais pas ce qu’il était et ce que cela pouvait véritablement signifier. Du moins sa réponse avait illuminé ma vie. Par la suite, il m’avait conduit voir un jeune religieux Fils de la Charité qu’il connaissait. Celui-ci m’avait parlé de sa propre vocation, de l’institut des Fils de la Charité et de son Fondateur le Père Jean Emile Anizan. Ce que je voulais vivre et faire correspondaient bien à ce qu’il m’avait dit. J’ai commencé à le fréquenter puis je suis devenu aspirant. Je connaissais maintenant ce que je désirais. Cependant le plus dur restait de le signifier à mes parents. Je redoutais particulièrement mon père.
Ce jour là, plein d’audace, j’avais osé affronter mes parents. « Papa et maman, je veux rentrer dans la congrégation des Fils de la Charité pour donner et consacrer ma vie à Dieu. Je veux devenir prêtre…» Le regard grave et furieux de mon père comme pour marquer son désaccord et celui de ma mère tendre et apaisé comme pour me rassurer m’ont fait retenir ces paroles:
«Si c’est Dieu qui t’appelle à le suivre, à le servir, nous ne pourrons pas nous y opposer, moins encore t’en empêcher». Vœux d’obéissance.
«Quand tu seras malade, vieux, sans femme ni enfants qui, s’occupera de toi?» Vœux de chasteté.
«Regarde le prêtre blanc qui nous visite, malgré qu’il a une voiture, il porte presque toujours la même chemise, les mêmes vêtements.» Vœux de pauvreté.
Aujourd’hui, je suis Religieux-Prêtre consacré à Dieu dans la famille des Fils de la Charité. Je vis une vie donnée à Dieu comme Pasteur et Apôtre du peuple, des travailleurs, des petits et des démunis dans les quartiers et paroisses pauvres et populaires. Consacré pour mieux suivre et imiter Jésus Christ mon divin maître, je me sens heureux, épanoui et utile. C’est pourquoi je ne cesse, depuis ma consécration, ma première profession religieuse, de dire et de répéter: «J’ai besoin d’aimer, de servir, de vivre pauvre et chaste, de vouloir souffrir et mourir pour la justice et la paix dans le monde des plus pauvres, des petits, des démunis et des travailleurs…»
Issy-les-Moulineaux, le 2 février 2015 (Journée de la vie consacrée)
Ignace Pemba fc
Fils de la Charité
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