Quand vient l’automne… “Saisons Anizan” à Clichy
Après l’hiver le printemps, me direz-vous… Et bien non. Pas dans notre conception des “Quatre Saisons d’Anizan”. Après la première saison de l’hiver à Artenay le 14 janvier 2024, c’est au tour de l’automne d’être notre deuxième “Saison Anizan”. Et celle-ci nous l’avons vécu le 28 septembre 2024 à Clichy.
Saisons Anizan à Clichy : célébration des 100 ans du père Anizan en tant que curé
Clichy-la-Garenne est un lieu emblématique de la Charité puisque ce fut la paroisse de saint Vincent de Paul en 1612. Mais plus encore pour nous, membres de la famille spirituelle Anizan, ce fut sur ce terrain d’évangélisation qu’en octobre 1916, après son passage comme aumônier volontaire à Verdun, le père Anizan a été nommé curé (voir plus bas). Il y est resté jusqu’en 1924, c’est-à-dire il y a tout juste 100 ans cette année. Vous saisissez donc la grande symbolique de ce lieu pour nous et l’importance de commémorer cela quasiment en octobre 2024.
Le film “On n’est pas assez imprudent” d’Amalia Escriva
Nous nous sommes donc retrouvé une cinquantaine de personnes, Fils de la Charité, Auxiliatrices de la Charité et membres de la Fraternité Anizan pour une journée d’approfondissement autour de la figure du père Anizan.
Dans une belle salle paroissiale où nous avons été accueillis, nous avons pu revoir le film On n’est pas assez imprudent, d’Amalia Escriva, produit en 2006 par le Jour du Seigneur. Ce fut une redécouverte pour beaucoup, une découverte pour d’autres mais en tous les cas une belle manière de retracer les étapes importantes de la vie de notre fondateur.
Présentation du père Anizan sous un angle assez inhabituel
Puis dans un deuxième temps nous avons assisté à une présentation du père Anizan sous un angle assez inhabituel, celui des crises et des déplacements qu’il a dû vivre. Cette présentation a été riche d’enseignements, nous faisant prendre conscience des nombreuses fois où Dieu (et les événements du monde…) a bousculé la vie du père Anizan. Dans les carrefours qui ont suivi, certains ont dit combien ce panorama était rassurant pour nous qui sommes confrontés à un monde en crise et qui ne cesse de se chercher. La présentation rappelait également que, dans la culture chinoise, le mot « crise » peut se traduire par les termes de chance, opportunité, renouvellement.
Enraciner la démarche des Saisons Anizan dans une rencontre avec la communauté chrétienne locale
Une fois les carrefours achevés, les remontées effectués, le goûter pris dans une ambiance joyeuse de retrouvailles, il nous a fallu nous diriger vers l’église Notre-Dame-Auxiliatrice de Clichy où nous attendait la communauté paroissiale. Cette église, qui a gardé ce nom, était à l’emplacement même de celle qu’a connu le père Anizan. C’est aussi un des aspects importants voulus par les organisateurs : enraciner notre démarche des quatre saisons dans une rencontre avec la communauté chrétienne locale. Ne pas faire les choses dans notre coin mais ouvrir la communauté locale à son histoire récente et ainsi faire connaître le père Anizan.
La messe a été présidée par Jean-Michel Rapaud comme représentant du supérieur général, Calixto Martinez. L’eucharistie s’est terminée par un verre de l’amitié organisé par les paroissiens sur un parvis d’église qui porte depuis quelques années maintenant le beau nom de « place Jean-Emile-Anizan ». La troisième saison se déroulera dans le quartier parisien de Charonne à une date qui n’est pas encore connue.
L’aventure continue… Allez-vous nous rejoindre pour cette troisième saison ?
Père Xavier Séclier, fc
Clichy, première paroisse des Fils de la Charité
Après de nombreuses incompréhensions dans la Congrégation des Frères de Saint-Vincent de Paul, le père Anizan est démis de ses fonctions de Supérieur général en 1914.
Il prend conscience qu’il ne pourra plus répondre à sa vocation : l’amour de Dieu et l’amour des pauvres. Aussi il décide de partir faire une retraite spirituelle dans l’abbaye de Pleterje où il rencontre son guide spirituel, Dom Pollien qui lui propose de se placer face à la volonté de Dieu : « Seigneur que veux-tu que je fasse ? » Au cours de la messe conventuelle, il place la prière en Dieu au centre de sa méditation et en même temps sa vocation de pasteur au service du peuple s’affirme de nouveau avec force. La lumière est revenue en lui.
Après sa destitution, il lui est interdit d’exercer son ministère de prêtre dans le diocèse de Paris. La guerre vient d’être déclarée, il part alors comme aumônier militaire sur le front. Depuis Verdun, le père Anizan garde contact avec de solides amis parmi les frères. Ils se promettent de poursuivre ensemble la vocation qui leur tient tant à coeur. Les pères Josse, Yves Allès et Charles Devuyst font le serment de faire renaître leur vocation au service de Dieu et des pauvres. Ayant appris les déboires du père Anizan, le nouveau pape Benoît XV et l’évêque de Paris le réintègrent dans le diocèse de Paris en le nommant à Notre-Dame Auxiliatrice de Clichy où vont naître les Fils de la Charité à Noël 1918.
Père Jean Guellerin, fc
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