“Occident Ennemi Mondial n°1” par Jean-François Colosimo
Jean-François Colosimo raconte la mutation de ces anciens empires
“Nous ne l’avons pas vu venir. Puis nous n’en avons pas cru nos yeux. Pourtant c’est arrivé. Les anciens empires du XIXe siècle, tsariste, ottoman, perse, qing, moghol, semblaient à jamais disparus. En réalité, ils n’avaient fait qu’hiberner. Ils sont réapparus, radicalement transformés”.
Avec l’érudition et le style qu’on lui connaît, Jean-François Colosimo raconte la mutation de ces anciens empires : leur européanisation inaboutie à partir du XVIIIe siècle, leur occidentalisation artificielle au XIXe siècle, leur folle modernisation totalitaire ou nationaliste au XXe siècle. Pour finir par leur autodestruction culturelle. Ce livre montre en quoi les leaders du « grand réarmement » de ces empires, le Russe Poutine, le Chinois Xi, l’Iranien Khamenei, le Turc Erdogan, l’Indien Modi, renouent avec les anciennes croyances religieuses pour redynamiser leurs systèmes oppressifs et bellicistes.
Aveuglé par son arrogance, l’Occident pensait que « le commerce était là, nouvel opium des peuples, pour tout apaiser ». Il ignorait que la première guerre mondialisée avait déjà commencé, et qu’il était devenu l’ennemi mondial n°1.
Comprendre comment nous en sommes arrivés à la situation conflictuelle mondiale actuelle
Un livre didactique passionnant pour un long parcours historique qui permet de comprendre comment nous en sommes arrivés à la situation conflictuelle mondiale actuelle en décrivant la genèse de l’idée impériale. « Tout empire se promet une fin mystérieuse, parce que tout empire se donne une origine mythique. Et il nie le bien fondé de n’importe quelle frontière qu’il peut rencontrer puisqu’il ambitionne, c’est sa raison d’être, de faire reculer chaque ligne de démarcation contraire à sa progression […] Tout empire tend à confondre son avenir avec l’avenir du monde. Il déclare recourir à la guerre uniquement pour rétablir la paix, voire la concorde universelle […] Il ne se montre débonnaire que lorsqu’il s’éprouve déficient, que ce soit au commencement ou à la fin […] La courbe de la décadence d’un empire s’amorce lorsque commence à décroître sa croyance en la divinisation de l’histoire dont il s’imagine être l’instrument. A terme, le déclin des empires européens découlera de la faillite de la mission civilisatrice dont ils se seront légitimés et dont l’illégitimité aura été dénoncée dès le début de leur essor hégémonique. »
En finir avec la religion ?
XXe siècle, la fin des Mondes, et la descente aux enfers en recherchant le salut dans la religion du progrès. En finir avec la religion ? Quel est le point commun le plus criant, toutes différences établies, entre les pères fondateurs Lénine, Kemal, Pahlavi, Mao, Nehru ? « Ils se complaisent à se proclamer athées. Ils édifient leurs politiques sur un athéisme de combat dont ils font la condition impérative du changement en socle de toutes les réformes qui amèneront au triomphe d’un règne politique, social, scientifique et technique sans précédent. »
Jean-François Colosimo est l’auteur d’une œuvre sur la relation entre religions et géopolitique
Pendant deux siècles, dans près de la moitié du monde, se sont succédés les essais de transformation de l’humanité les plus paradoxaux puis les plus radicaux qui aient jamais été tentés. Ces expérimentations ont causé des désastres politiques, économiques et écologiques, dévasté les croyances et les coutumes, abîmé les élites des peuples, ruiné les psychologies collectives, corrompu les imaginaires et les éthiques.
En conclusion l’auteur écrit : « Le vrai combat à mener n’est pas contre la désoccidentalisation mais pour la démondialisation. »
Jean-François Colosimo est l’auteur d’une œuvre sur la relation entre religions et géopolitique dont « La Crucifixion de l’Ukraine. Mille ans de guerres de religions en Europe ».
Jacques Baudet fc
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