“Le mystère de la vie cachée, Comment habiter le quotidien à la manière de Jésus” par Margarita Saldaña Mostajos
« N’est-il pas le fils du charpentier ? » Les habitants de cette bourgade appelée Nazareth étaient scandalisés de ce que disait et faisait Jésus qui avait grandi au milieu d’eux ; il y est resté jusqu’à l’âge de trente ans, dit-on. Les chrétiens au cours des siècles n’ont attaché que peu d’importance à ce temps « long » ; « vie cachée », dont on ne peut rien dire, sans enjeu donc ; la liturgie elle-même gomme ce temps, elle qui passe directement de la fête de l’Épiphanie (sa naissance) à son baptême.
Margarita Saldaña Mostajos a cherché à comprendre cette « vie cachée »
Sans doute parce qu’elle appartient à la famille spirituelle de Charles de Foucauld, Margarita Saldaña Mostajos a cherché à comprendre ce temps, ce long temps de « vie cachée » dans ce village dont on disait ici et là que rien de bon ne pouvait en sortir.
Livre documenté, qui a fouillé les rares textes bibliques concernés puis le peu qu’ont pu en dire les auteurs chrétiens au cours des siècles, il nous laisse avec quelques intuitions fulgurantes qu’elle développera plus encore dans un livre suivant « Terre de Dieu, pour une spiritualité de la vie quotidienne ».
Margarita Saldaña Mostajos préfère l’appellation « vie quotidienne »
Tout d’abord une question de vocabulaire. À vie cachée, Margarita Saldaña Mostajos préfère l’appellation « vie quotidienne », existence en rien cachée pour les gens de son village. Il a vécu normalement, simplement, comme eux, non dans l’abjection, la misère ou le rejet. Les chrétiens croient qu’Il est ressuscité après une vie de prédication, il annonçait le royaume de Dieu par sa parole et ses actes qui s’accordaient à ses paroles. Ils affirment qu’il est le Fils du Père, habité par l’Esprit, et qu’à ce titre il est le Sauveur du monde pour lequel il a donné sa vie « jusqu’au bout ». Mais sauvait-il déjà le monde en vivant à Nazareth la quotidienneté des jours avec ses répétitions et peut-être son ennui ?» La réponse est claire, c’est oui. « Ce que Jésus fait et dit pendant sa vie publique n’est au fond que ce qu’il a vécu et ce qu’il a dit à travers le silence des années précédentes » et une lecture du récit de son baptême indique cette continuité, c’est cet homme de Nazareth qui est investi et non un homme extraordinaire subitement apparu de nulle part : « Ainsi s’accomplit ce qu’ont dit les prophètes, il sera appelé Nazaréen. »
Préférer l’amour du Père pour tous aux impératifs de gloire et d’honneurs
À Nazareth Jésus a appris le métier d’homme et mon Dieu que c’est long. Il a appris ce que c’était d’être fils et donc cette obéissance qui consiste à faire la volonté du Père et non la sienne, qui consiste à préférer l’amour du Père pour tous aux impératifs de gloire et d’honneurs qui traversent de part en part toutes les sociétés qui se succèdent sur tous les continents. Dans cet apprentissage il nous éduquait déjà, il sauvait déjà. Ce qui signifie que dans notre propre quotidien parfois répétitif et sans éclats nous pouvons à sa suite travailler au règne de Dieu comme il le faisait à Nazareth par une vie « lourde » d’un salut qui nous a été donné une fois pour toutes. S’il nous est donné un jour de « faire des miracles », ce sera en prolongement de notre vie quotidienne.
L’apprentissage de l’obéissance et de l’humilité silencieuse
On a pu dire aussi que ce temps de Nazareth fut pour Jésus « ouvrier » un apprentissage de l’obéissance et de l’humilité silencieuse, et justifier ainsi un statu quo social et des situations clairement opposées au message de l’Évangile. Or les récits des Évangiles sont traversés par la certitude que les petites choses sont pleines de fécondité et de force transformatrice, tel le levain dans la pâte ou la patience du jardinier. « Ce que Jésus découvre à Nazareth, ce n’est pas de laisser le monde tel qu’il est, mais de voir le royaume grandir à partir d’en bas. » « Dieu opte pour la périphérie et l’insignifiance ; c’est dans ces réalités qu’il descend et en s’y identifiant, il les transforme en chemin, vérité et vie. » On peut lire et relire ce livre de Margarita Saldaña Mostajos, crayon à la main.
Gérard Marle, fc
Un grand merci a Gerard pour la presentation de ce livre de Margarita Saldaña….. Dans ce monde assez boulversé nous avons besoin de temoignages et d´etudes de spiritualité. Une mystique de la vie quotidienne…,,, En Espagne nous avons apprecié un nouveau livre de : Margarita… ” Carlos de Foucauld” El hermano inacabado” excellent editorial sal terrae
oui merci pour ces publications… merci a Margarita, a Gerard Marle…Cesont des livres qui nous permettent un “veritable colloque” avec Dieu et son Amour. Cela nourrit notre Esperance… muy agradecido pepe
Un grand merci José pour votre commentaire inspirant. Vous pouvez retrouver tous les livres coups de cœur de Gérard Marle fc, Jacques Baudet fc et Pierre Tritz fc sur ce lien. Bonne continuation de mission à Madrid.