Le jour de Noël… au commencement
Le jour de Noël est un autre commencement. Au commencement était le Verbe, la Parole d’amour, le Dialogue.
“Au commencement était le Verbe, et le Verbe était auprès de Dieu, et le Verbe était Dieu. Il était au commencement auprès de Dieu. C’est par lui que tout est venu à l’existence, et rien de ce qui s’est fait ne s’est fait sans lui. En lui était la vie, et la vie était la lumière des hommes ; la lumière brille dans les ténèbres et les ténèbres ne l’ont pas arrêtée”. Jean 1, 1-5
Combien d’années de méditation a-t’il fallu à l’évangéliste Jean dans sa retraite à Patmos ou ailleurs avant d’écrire ses lignes ? En ce temps de Noël, ce sont des lignes qui nous invitent à nous plonger dans la contemplation émerveillée du mystère de l’homme et du monde.
“Au commencement “, un projet de Dieu
Dès les premiers mots, nous sommes projetés au cœur même du projet de Dieu. L’évangéliste reprend sans doute volontairement le même vocabulaire du premier livre de la Bible, le livre de la Genèse :
« Au commencement, Dieu créa le ciel et la terre. »
Il n’y a aucune prétention historique ni chronologique dans les deux récits de la création sinon de nous dire le sens de nos vies aux yeux de Dieu.
Un autre commencement
Le jour de Noël, c’est un autre commencement. Au commencement était le Verbe, la Parole d’amour, le Dialogue. Et le Verbe était auprès de Dieu : une proximité qui est un face à face entre le Père et le Fils. Par lui, tout s’est fait et rien de ce qui s’est fait ne s’est fait sans lui.
Peut-on rêver ou souhaiter un langage plus optimiste dans la grisaille de notre monde, dans ce temps de désespérance face aux défis de la planète, dans cette violence quotidienne qui nous inonde dans nos médias ?
Colombie enfants de la CantineSi rien n’a été fait sans le Verbe, alors la création toute entière est le fruit du dialogue d’amour entre le Père et le Fils. C’est la meilleure nouvelle, la bonne nouvelle qu’il nous est proposé d’accueillir en ce temps de Noël, bonne nouvelle, bonne oui bonne pour nous. Que ce soit dans la nouvelle paroisse des Fils de la Charité, paroisse de Jésus Bon Pasteur à Pointe Noire au Congo où l’on manque de tout, ni eau, ni électricité, ou aux Philippines dans le bidonville de Laura ou dans le quartier de la Rivera à Bogotá en Colombie ou dans les quartiers de la Courneuve, c’est aujourd’hui que l’Emmanuel prend naissance dans notre cœur et dans notre corps.
« Et le Verbe s’est fait chair, il a habité parmi nous » Jean 1, 14 ;
Dieu parmi nous. Il ne s’agit nullement de nous évader du monde pour rencontrer Dieu. C’est dans la chair que nous côtoyons sa Présence. Alors tout peut prendre corps autrement parce que cette naissance nous confirme la bonne nouvelle que chacun d’entre nous jusque dans ses fragilités, ses peurs, ses résistances est intensément aimé de Dieu. C’est l’audace de Dieu, c’est l’extraordinaire et merveilleux cadeau qui nous est donné. Sans tricher, Dieu s’est incarné entièrement dans notre humanité, dans notre condition humaine.
Faire venir à la lumière, donner naissance en espagnol
En essayant d’apprendre et de comprendre la langue espagnole, en ce temps de Noël, j’aime particulièrement la manière de parler d’un accouchement. En espagnol cela se dit : dar a luz, faire venir à la lumière c’est-à-dire donner naissance. Marie a accouché comme toutes les femmes du monde, Marie a donné la lumière à Jésus pourrait t’on dire, ce Jésus qui dira qu’il est lui-même la Lumière du monde. Dans les obscurités les plus tenaces, c’est encore une bonne nouvelle qui nous offerte.
Noël : naissance ou re-naissance parce que Dieu ne cesse de m’enfanter, à moi-même, aux autres, à ma liberté. Cri de délivrance et cri de naissance. Devenons des “accoucheurs de vie”
BON ET JOYEUX NOËL
Pierre Tritz, Supérieur général
Photo : crèche de la paroisse Saint-Lucien réalisé par un professeur d’arts plastiques avec ses élèves dans le département de la Seine Saint Denis (93) en carton et journaux. Elle qui représente l’universalité à travers les personnages et les tissus.
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