Décès du père Michel Thiéblot le 6 novembre 2024
“Tu es le Dieu fidèle Éternellement”
Faire-part de décès
Le père Calixto Martinez fc, supérieur général des Fils de la Charité
Le père Jean Guellerin fc, responsable de La communauté Saint-Joseph à Issy-les-Moulineaux
Les membres de la Communauté des Fils de la Charité,
Mme Suzanne Thiéblot, sa belle-sœur,
Les nièces et neveux des familles Agniel, Clochon et Thiéblot, et la
grande famille,
vous annoncent avec tristesse le décès du
Père Michel THIÉBLOT fc le 6 novembre 2024
à l’âge de 95 ans, après 72 ans de vie religieuse.
La messe de sépulture aura lieu le mardi 19 novembre 2024 à 14h30
en l’église Saint-Etienne d’Issy-les-Moulineaux,
suivie de l’inhumation dans le caveau familial au cimetière d’Issy-les-Moulineaux (92130).
Le montant de la quête à l’église sera reversé pour les œuvres sociales de la Fondation Anizan des Fils de la Charité.
“Maintenant que le soir tombe, entre tes mains Seigneur, je te remets ma vie, sûr que tu m’aimes comme je suis. Aussi mon cœur est joyeux et te chante ma reconnaissance”. Michel juillet 2005
Parcours de Michel Thiéblot fc
Michel Thiéblot fc a prononcé des premiers vœux religieux le 7 octobre 1952, des vœux perpétuels le 21 décembre 1956 puis a été ordonné prêtre le 2 juin 1957.
Michel a œuvré tout jeune religieux au Maroc : Rabat (quartier Océan) de 1955 à 1961 et Casablanca (quartier Roches Noires) de 1962 à 1966, Haumont (59) de 1961-1962, Bordeaux (33) 1966-1971, Issy-les-Moulineaux (92) en recyclage de 1971 à 1973, Gentilly (94) 1973-1986 puis Villeneuve-Saint-Georges (94) 1986-1996, Grand-Quevilly (76) 1996-1997, Auxerre (89) de 1997 à 2007 et à la Communauté Saint-Joseph à Issy-les-Moulineaux (92) depuis 2007.
Prions pour Michel et sa famille dans la peine après ce départ si soudain.
Portrait de Michel avec les témoignages des uns des autres
22/02/1929 – 06/11/2024
Michel Thiéblot est né à Issy-les-Moulineaux le 22 février 1929, le troisième d’une fratrie de six enfants. Il y a passé les premières années de sa vie. Puis son père cheminot a été envoyé à Tarbes dans les Hautes-Pyrénées, comme chef de gare et la famille a suivi. Michel a fait une partie de sa scolarité au collège des Pères de l’Immaculée Conception à Garaison, la congrégation où est entré son frère Marcel son aîné. Revenu jeune à Issy-les-Moulineaux, il a lancé un groupe de scouts et en cherchant un aumônier il a rencontré les Fils de la Charité. Choisissant de devenir prêtre, il étudiera la philosophie au Séminaire de Saint-Sulpice. La vie communautaire lui manquera et il décidera d’entrer chez les Fils de la Charité.
Entré chez les Fils de la Charité, Michel prononce ses premiers vœux en octobre 1952, il est ordonné prêtre le 2 juin 1957. Il est envoyé en 1957 au Maroc à Rabat, puis à Casablanca avec comme mission de faire naître les Cœurs Vaillants (ACE) ; mais la communauté des Fils de la Charité est mise à la porte du Maroc en 1966. Première épreuve difficile à assumer pour Michel. En 1967 c’est au tour de son frère Marcel d’être chassé de son église au Brésil. C’est le temps de la dictature et des prises de position de l’Eglise en faveur des pauvres. Arrive mai 68 avec son lot de remise en question, le besoin de retrouver un nouveau souffle et de se renouveler comme religieux-prêtre au service d’un monde en mutation. Après un temps dans l’équipe de Bègles, Michel choisit, en 1971, de faire une formation d’éducateur spécialisé, travail qu’il va exercer à mi-temps pendant vingt ans. Un temps pour lequel il rend grâce par ces mots : « Ma congrégation me nomma à Gentilly, l’horizon s’éclaircissait et je retrouvais la paix. Le Seigneur ne m’avait pas lâché. »
Lors de son Jubilé de diamant le 7 octobre 2012, Michel écrit : « Je peux dire que je fus heureux partout où je fus envoyé : en Région Parisienne (Gentilly, Villeneuve-Saint-Georges) ou en province (Le Grand-Quevilly, Auxerre). Heureux de vivre avec des frères animés d’une même spiritualité, heureux de crapahuter dans ces quartiers dits sensibles, de nouer des amitiés profondes, de préparer et célébrer des sacrements, d’accompagner enfants, jeunes et adultes dans les mouvements. Heureux de lancer des groupes de partage avec les familles des jeunes handicapés, avec Foi et Lumière ; heureux aussi de partager la vie ouvrière en travaillant à mi-temps, comme éducateur spécialisé. »
Ses frères Fils de la Charité et les amis qui ont fréquenté Michel expriment leur admiration et leur gratitude pour l’homme et le religieux-prêtre qu’il était.
Un homme au grand cœur, attentif à ses frères
Un homme au grand cœur, attentif à ses frères et à tous ceux qu’il côtoyait avec une priorité pour les plus fragiles, les personnes handicapées par la vie. Sûrement que la présence de son frère François, trisomique, auquel il était très attaché et attentif – il en parlait toujours comme d’un rayon de soleil dans sa vie – l’a rendu sensible à l’exclusion sociale des personnes handicapées.
Sa famille de sang comptait aussi beaucoup pour lui. Chaque année il revenait dans les Hautes-Pyrénées pour les vacances avec François au sanctuaire d’Héas animé par leur frère Marcel. Ce temps était aussi l’occasion des retrouvailles avec les neveux et nièces qui venaient passer quelques jours.
« J’ai apprécié Michel à Grand-Quevilly : il était simple, fraternel, souriant, attentif aux « petits ». Il regardait et écoutait avec « les yeux du cœur !… ML
« La présence de son frère François a contribué à le rendre très attentif aux petits, handicapés de toutes sortes. A Auxerre, il aimait se retrouver avec “la petite équipe”, un groupe de gens en grande fragilité. Il m’en parlait à chaque rencontre. » LG
« En faisant remonter à ma mémoire des beaux moments passés en sa présence, je me dis que l’avoir connu était un cadeau, un privilège. Regarder des photos ou revivre des moments conviviaux, c’est voir l’image de ses yeux malicieux et rieurs, c’est aussi apprécier son sourire bienveillant. » PDR
Un homme profondément attaché à notre famille religieuse
Ses écrits, tout comme son vécu dans les diverses communautés où il a résidé montrent son attachement à sa famille religieuse, à la figure de notre fondateur, le Père Anizan. Partout où il est passé il dit avoir été toujours heureux, ce qui veut dire un homme disponible et accueillant à la nouveauté, jouant le jeu de la fraternité, la désirant plus que tout.
« Dans la vie communautaire, Michel était très attentif à chacun de nous. Il ne manquait pas d’humour et il avait le souci d’ajouter une note chaleureuse à nos relations. Habitué à une grande disponibilité par l’accompagnement de son frère handicapé, il savait être attentif à tous. »
Désireux aussi de partager la mission, d’aller au peuple ensemble, de ne pas garder pour lui seul les liens tissés.
« Lorsque j’ai été nommé à Bègles en 1971, lui parlant du quartier que je visitais, il m’avait remis un petit carnet rouge où il notait toutes ses visites. J’ai beaucoup apprécié cette manière de faire permettant un meilleur suivi des personnes et une connaissance plus rapide pour le nouvel arrivant. » BD
Un homme au caractère bien trempé !
S’il avait décidé quelque chose, qui aurait pu l’arrêter ? « Sous des dehors un peu fragiles” (petite taille, beau sourire), il avait un fort caractère. Il savait ce qu’il voulait et rien ne l’arrêtait pour le réaliser. A Saint-Joseph, malgré les réserves des médecins, infirmières, responsables, tant qu’il a pu, il sortait dans la rue avec son déambulateur, puis son fauteuil roulant. On le voyait dans le parc Jean-Paul II, dans les rues avoisinantes. Je ne l’ai jamais entendu se plaindre de sa situation, malgré tout ce qu’elle lui interdisait de faire. » LG
« On ne peut pas oublier ton baptême de l’air en parapente qui nous a rappelé ton petit côté casse-cou et ce, après une fracture de la jambe ! » RR
Un homme de foi, enraciné en Jésus le Christ, « son divin maître »
Une foi en Dieu profondément incarnée dans son humanité marquée par les épreuves de la vie, les épreuves infligées par l’Eglise comme le départ du Maroc, les doutes, les remises en question. Michel les a traversés avec une fidélité au Christ et à sa famille religieuse.
« On devinait qu’il vivait avec Dieu. » LG
« La fidélité à l’image de Dieu est le fil rouge qui a guidé sa vie. Fidèle au cœur des missions qui lui sont confiées, fidélité dans la prière jusque dans les derniers jours. » JG
Dans son testament spirituel, Michel résume bien le cheminement de sa vie : la foi, un trésor transmis mais un trésor porté dans la fragilité humaine et qui peut se perdre au fil du temps. Comment le protéger ? Faire confiance à Dieu et reconnaître humblement notre humanité pécheresse.
« Le 6 octobre 1952, au terme de mon noviciat et à la veille de ma profession religieuse, je demandais à Dieu dans une ardente prière « la GRÂCE de FIDELITE ». « Là où est ton trésor, là aussi sera ton cœur. » (Mt 6,21)
Comme un trésor précieux, la foi m’a été donnée par Dieu, nourrie par l’exemple de mes parents, par le scoutisme et mes années de séminaire. Ayant beaucoup reçu, mon désir de servir Dieu, l’Eglise et les « petits » s’est concrétisé par mon engagement chez les Fils de la Charité et dans la prêtrise.
« Mais ce trésor nous le portons dans des vases fragiles ». Ma fragilité et mes limites, je les ai découvertes peu à peu, me rendant compte que bien des tentations et des faiblesses pouvaient faire obstacle au don de moi-même. Je demande pardon à ceux que j’ai cru aimer et que j’ai parfois étouffé. Les occasions de faillir ou de défaillir n’ont pas manqué. « Mais où le péché a abondé, la grâce a surabondé. » … Le Jubilé de l’an 2000 a été pour moi un temps de conversion, comme un tournant décisif. »
« Maintenant que le soir tombe, « entre tes mains Seigneur je te remets ma vie », sûr que tu m’aimes comme je suis. Aussi mon cœur joyeux te chante avec reconnaissance : « Tu es le Dieu fidèle éternellement. »
« Au moment où approche le terme du voyage, je veux dire merci au Christ de ne m’avoir jamais abandonné et de m’être resté fidèle. Merci au Seigneur pour la grande figure du Père Anizan qui ne cesse de nous transmettre son dynamisme et sa passion pour « Réveiller la Charité ». (7 octobre 2012)
Joël Vabre fc, Délégué de France, avec tous ceux qui ont envoyés un témoignage
Michel, pour nous, membres de la Fraternité Anizan,est associé à l’équipe de d’Auxerre. Cela aurait été dommage de ne pas l’avoir connu. Tellement profond dans ses réflexions, il a continué à accompagner l’équipe tant qu’il l’a pu et les copains d’Auxerre ne manquaient pas de le visiter à chaque occasion. Il était vraiment attentif à la vie des gens! Heureux de petites choses toutes simples. Je me souviens de notre seconde retraite à Verdun avec Michel BAILLY. Il était là, déjà fatigué et pourtant, il ne voulait rien manquer. Merci Michel d’avoir partagé avec nous ta foi et ta joie d’être Fils de la Charité. Tu as rejoint nos “Amis d’En-Haut” et parmi eux ceux qui étaient important pour toi. Ne nous oublie pas.
Un grand merci Marie-Juliette pur ton témoignage que je fais suivre aux Fils de la Charité
Je viens d’apprendre avec une profonde tristesse l’entrée dans sa gloire de Frère Michel Thiéblot. Je l’ai connu ici, à Granville, dans les année 89 au centre de thalassothérapie où il suivait une rééducation pour son genou.
Nous avons sympatisé, Avec ma mère, encore de ce monde, nous l’avons invité. Après le décès de ma mère, il est venu plusieurs fois en vacances chez moi. Puis, nous nous retrouvions à Dinard à la Maison Saint François.
La maladie de parkinson dont il était atteint a progressé et, ces dernières années, il ne pouvait plus ni parler ni marcher.
Je garde de Fr Michel le souvenir d’un prêtre profond, d’une vive intelligence.
Je partage votre peine et vous prie de croire à l’assurance de ma prière pour lui et la communauté des Fils de la Charité I. Bazire
Je vous remercie pour votre mot en ligne et par courriel que je transmets aux religieux.
Chers amis, je présente mes condoléances et ma solidarité dans la prière pour le père Michel, en mon nom et au nom de tout le diocèse de Rabat, où il avait vécu et travaillé étant jeune religieux et jeune prêtre.
L’Église qui est au Maroc rends grâce à Dieu pour sa vie et pour son service.
Nos salutations à la famille et à la Congrégation
Un grand et vif merci Monseigneur pour votre pour votre message de soutien par la prière depuis l’Église du Maroc.
Je viens d’apprendre avec tristesse le décès du Père Michel Thieblot.
Je garderais les souvenirs de dix années de travail passé avec lui à Notre Dame De Lourdes à Villeneuve St Georges
Nous vous remercions de votre témoignage. Je vous envoie son portrait rédigé par le Délégué en France par messagerie.
En toute amitié , nous partageons votre peine et celle de la famille de Michel . Comment oublier cette période où , à Villeneuve Saint Georges , il cohabitait avec mon frère Michel BAILLY ! Puis , avec René , ils avaient partagé la joie du mariage de notre fils . Enfin , pendant le temps où mon frère fut responsable de la maison Saint Joseph , nous partagions , lors de nos visites , le temps passé à Issy les Moulineaux . Merci Michel pour ce que nous avons partagé ensemble , nous ne t ‘ oublierons pas dans nos prières , avec notre amitiés et condoléances à ta famille .
Nous vous remercions pour votre message que je fais passer aux Fils de la Charité. J’ai retrouvé une belle photo des trois “Michel” en 2012 : votre frère, Michel Thiéblot et … moi (en 4ème prénom !!)