Espionner, mentir, détruire par Martin Untersinger

20 Mai 2024 | Livre coup de cœur | 0 commentaires

Auteur de l'article : Jacques Baudet fc
Crédit photos : Grasset

Espionner, mentir, détruire par Martin Untersinger

Martin Untersinger enquête sur le cyberespace

Le cyberespace était hier un sujet de série d’anticipation, un fantasme, il est aujourd’hui le lieu d’une guerre mondiale silencieuse et incessante. C’est ce que montre Martin Untersinger, enquêteur au Monde. Il s’intéresse depuis plus de dix ans à la façon dont les États s’emparent des technologies pour espionner leurs rivaux, faire la guerre, déstabiliser leurs adversaires et surveiller leurs populations.

Des exemples

Berkeley, 1987 : des hackers redoutables pénètrent les systèmes informatiques de l’armée américaine. Iran, 2010 : un ordinateur s’éteint, le virus Stuxnet prend le contrôle à distance de dizaines de centrifugeuses pour produire de l’uranium concentré et les détruit. France, 2017 : une opération d’espionnage ultrasophistiquée visant les hauts lieux du pouvoir est découverte. Dans ce récit élaboré au plus près du terrain, Martin Untersinger nous plonge dans la grande histoire du cyberespace et ses petits secrets. On y croise des chefs d’État, des diplomates, des hackers américains, russes, israéliens mais aussi français. On y voit se mobiliser les plus grandes agences de renseignement et les meilleurs informaticiens. Car le cyberespace est un monde différent, agité d’une guerre sans limite, où les apparences sont trompeuses et les alliés qui se comptent sur les doigts d’une main peuvent, en quelques frappes sur un clavier, se transformer en redoutables adversaires.

Un livre qui se dévore comme un roman d’espionnage

Une enquête brillante, menée caméra à l’épaule et écrite au scalpel, qui se dévore comme un roman d’espionnage. L’introduction donne le ton. Le 27 juin 2017, un virus appelé NotPetya a semé le chaos à travers le monde en paralysant usines, supermarchés, distributeurs automatiques et immeubles de bureaux. Pratiquement un acte de guerre numérique qui a coûté des milliards de dollars. Et tout a commencé en Ukraine, dans un bâtiment à trois étages, qui pourrait être un garage automobile ou un entrepôt de vêtements. Or il abrite le siège de Linkos, entreprise qui commercialise un logiciel de comptabilité, le bien mal nommé MeDoc, utilisé par des milliers d’entreprises dans le pays. Les pirates y ont vu un moyen de frapper en plein coeur l’économie et la société ukrainiennes. Linkos, à son insu, diffusera leur programme malveillant. En 2009, le logiciel espion Byzantine Hades va compromettre 3 600 ordinateurs aux États-Unis et cibler une cinquantaine de pays dans le monde, selon les services de renseignement américains.

Sécurité nationale

En France cela fait quelques années que les autorités françaises s’alarment du danger que fait peser l’espionnage chinois sur les entreprises et les administrations. En 2008 parait le Livre blanc sur la défense et la sécurité nationale, une sorte de bible de la sécurité française qui oriente les décisions en la matière pour les cinq prochaines années. On apprend que trois pays, à savoir les USA, la Russie et la Chine font partie des principales menaces en termes d’espionnage. Les USA sont sans doute les plus doués et les plus sophistiqués. Les documents d’Edward Snowden publiés en 2013 vont permettre au monde de le constater.

Cette cyberguerre n’a plus de frontière géographique

Elle n’a pas de frontière physique : elle peut couper le courant ou internet, et donc paralyser la vie quotidienne, ou entraver le fonctionnement d’une armée. Elle peut aussi empoisonner nos esprits en tentant de modifier notre perception du monde, et abolir ainsi la vérité. Dans le cyberespace, on ne sait plus ce qui relève de la guerre ou non. La guerre est sans limite. Mieux vaut le savoir.

Jacques Baudet fc

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