Une semaine de silence par Florence Besson

9 Juil 2024 | Livre coup de cœur | 0 commentaires

Auteur de l'article : Gérard Marle fc
Crédit photos : Flammarion

Une semaine de silence par Florence Besson

Voilà un récit qui fait du bien. C’est l’histoire d’une jeune femme, Florence Besson qui a cru mourir et qui revient à la vie. Chez les Jésuites, au bord de la mer. « Je voudrais garder cette semaine en moi. Emporter sa lumière, ce qu’elle contient de matins. Et puis le dire aux autres, ce bonheur-là. Sans faire illuminée. Il faudra le dire doucement, j’imagine. En silence. Comme on sourit. Il faudra le dire juste en étant sereine. Je voudrais être heureuse pour donner des horizons. »

Dans le silence et sans portable

Alors, Florence Besson raconte sa semaine, ses surprises, jour après jour, d’une écriture alerte, vive, savoureuse, qui sent le bonheur de vivre : « La joie. Il n’y a que ça qui vaille. Je laisse ma vieille vie continuer à Paris, moi, je ralentis, je m’en vais. » Dans le silence et sans portable.

Et ça commence par un repas. Elle arrive un brin en retard : « J’y croyais pas. Ils étaient là tous en silence, assis devant leur soupe. » Peut-être cent personnes, avec une cantate de Bach qui leur tombe sur la tête. L’envie de repartir illico, mais non, « je m’assois sagement à la place que la dame m’indique. » Florence Besson est journaliste : « Finalement, c’est bien qu’on ne se parle pas. [Sinon] je sais que je serais la plus bavarde. J’interrogerais chacun d’entre eux, je le mettrais au petit feu de mes questions je ne laisserais pas s’installer le moindre silence. »

Première leçon : Dieu nous aime complètement

La première nuit, la mer, le vent dans les tilleuls et son marronnier. « Peut-être que le silence, on y entre comme dans un bain […] Tout à l’heure, ils ont dit qu’on n’avait rien à prouver, que Dieu nous aime complètement. C’était la première leçon. On en aura tous les jours trois, pendant une demi-heure. Le reste du temps on est libres, on est invités à se promener et à se baigner en laissant Dieu venir dans nos pensées. Donc il m’aime. Entièrement. Je pense à Brigitte Bardot. C’est pareil, quoi, mais en mieux : mes fesses mes seins ma tête mes oreilles mais aussi mes aigreurs mes chagrins mes tendresses mes peurs mes joies, il aime tout. Ça fait bizarre de se dire ça. Il me connaît mieux que moi-même. C’est merveilleux, d’être deviné. »

La technique des Jésuites pour prier c’est d’imaginer qu’on est dans la Bible, comme dans un film

Encore un passage : « On nous a donné un cours sur la prière ce matin. Apparemment la technique des Jésuites pour prier c’est d’imaginer qu’on est dans la Bible, comme dans un film. De parler avec Jésus comme s’il était là, qu’on allait dîner avec lui. Comme avec un ami, il faut se fixer des horaires. Bon. J’ai dit à Jésus 10 heures face à la mer et 22 heures dans l’oratoire […] Prier, c’est ouvrir les volets pour que la lumière puisse rentrer. »

« Tous les gens sont des coffres aux trésors. » écrit Florence Besson

« Je n’ai pas peur ici. Je ne pense plus à mon cœur fendu qui a failli m’emporter de l’autre côté. Je ne pense plus au temps qui file à petits pas. Je vais bien. Après, c’est vrai, je pleure tout le temps. Mais c’est parce que ça m’avait manqué d’aller bien. […] A la fin de la prière, disent les Jésuites, comme à la fin d’un dîner avec un ami, il faut dire merci, et aussi faire ‘un cœur à cœur’, dire ce que l’on ressent. Ben moi, je ressens du bonheur. » Rien n’avait été prévu pour les 80 ans d’une participante, elles sont allées à trois dans une crêperie, la vieille dame a raconté sa vie. « Tous les gens sont des coffres aux trésors. »

Analyser cette retraite en 3 temps

Elle apprend plein de « trucs ». « Dorénavant, quand il m’arrivera un désagrément dans cette retraite, il faudra l’analyser en trois temps. Un : ce qui s’est passé ou ce que j’ai fait. Deux, ce que ça m’a fait. Ces deux choses, vous n’en êtes pas responsable. En troisième lieu, analyser ce que vous faites de cette expérience. De ça, vous êtes responsable. » Je n’en suis qu’à la page 37, il en reste 115. Il y a encore d’autres trucs. Que chacun découvrira, comme une bouffée d’air frais.

Gérard Marle fc

0 commentaires

Soumettre un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Kolkhoze par Emmanuel Carrère

Gérard Marle fc a lu avec bonheur ce livre d’Emmanuel Carrère, roman familial, mille fois recensé, loué, simplement magnifique.

Le chemin de la joie par Matthieu Jasseron

Et si ce chemin était le chemin de la vie, de notre vie, de ma vie. C’est dans cet esprit que Matthieu Jasseron nous propose un chemin de joie

Construire un cadre de vie coloré et fraternel à Paris

Le 18ème à Paris a amélioré avec enthousiasme son cadre de vie par la peinture, la prière, les échanges et rencontres les 27-28 septembre 2025

La vidéo du pape, prier chaque mois en Eglise

La Vidéo du Pape diffuse les intentions de prière mensuelles du Saint-Père. Nous nous associons à la prière mondiale de l’Eglise.

Bx Floribert Bwana Chui, modèle de droiture pour le monde

Floribert Bwana Chui, membre de Sant’Egidio, est le 4ème bienheureux de la République Démocratique du Congo, béatifié à Rome le 5 juin 2025.

La collision par Paul Gasnier

Paul Gasnier du même âge que Saïd, veut comprendre leur destin opposé. Il pointe une faillite collective: école, famille, société, l’enchaînement fatal

L’origine des Auxiliatrices de la Charité

Cofondation des Sœurs Auxiliatrices de la Charité le 15 octobre 1926, à Paris par le père Jean-Emile Anizan et Mère Thérèse Joly.

Trois témoins du Jubilé des Jeunes avec le Diocèse de Saint-Denis

Du 25 juillet au 4 août 2025, 130 jeunes du diocèse de Saint-Denis, ont participé à Rome au Jubilé des Jeunes avec le pape Léon XIV

La croix est la clé qui ouvre la prison

Ce qui donne sa valeur à la croix, ce n’est pas la souffrance, mais l’amour sans mesure du Christ. Ses plaies nous sauvent, signe d’un amour infini

“Interroger Dieu” par Timothy Radcliffe et Lukasz Popko

Timothy Radcliffe o.p. et Lukasz Popko o.p. échangent, se confrontent autour de 18 textes bibliques : « Si je n’écoute pas Dieu, j’écouterai mal les autres. »

Share This