Le Père Anizan en images :
les 3 bandes dessinées sur le fondateur des Fils de la Charité
Les Fils de la Charité mettent en place des moyens d’évangélisation originaux, notamment en faveur des plus jeunes. Parmi eux, l’édition a eu une place importante. C’est en effet un membre de la congrégation, le Père Gaston Courtois, qui est le créateur des éditions Fleurus, en 1946, au sein de l’Union des Œuvres catholiques de France (UOCF). Cette maison d’édition publie une première bande dessinée sur le fondateur des Fils de la Charité, le Père Jean-Emile Anizan (1853-1928), ayant pour but de le faire découvrir aux enfants. Parue en 1952, cette publication est suivie de deux autres BD, l’une publiée en feuilleton en 1980, et l’autre en album, en 2017.
Des documents, conservés au service d’archives des Fils de la Charité, permettent de découvrir les coulisses de la conception et l’histoire de ces trois bandes dessinées.
1. La bande dessinée de 1952
Le père Jean-Emile Anizan, fondateur des Fils de la Charité est écrite par le Père Gaston Courtois et dessinée par Robert Rigot. Publiée aux éditions Fleurus en 1952, elle fait partie de la collection “Belles histoires et belles vies”, regroupant des albums portant sur des vies de saints et autres figures du catholicisme.
Cette première des trois bandes dessinées paraît dans le contexte de l’ouverture du procès de béatification du Père Anizan par le cardinal Feltin, à la fin de l’année 1952. La vie du fondateur des Fils de la Charité, de sa naissance à son décès, est présentée de manière hagiographique par Gaston Courtois, qui évoque les miracles du Père Anizan.
Chaque texte est accompagné d’un dessin réaliste en noir et blanc de Robert Rigot. La famille du dessinateur a généreusement fait don des illustrations originales de la BD, regroupées dans un album et consultables au service d’archives des Fils de la Charité.




Gaston Courtois (1897-1970)
Connu pour ses nombreuses publications et ses actions en faveur des enfants, il devient Fils de la Charité en 1921. Le Père Courtois entre à l’UOCF en 1929.
C’est en son sein qu’il crée le journal Cœurs Vaillants (1929), le mouvement de jeunesse catholique du même nom, aujourd’hui connu comme l’Action catholique des enfants (1936), et les éditions Fleurus (1946).
Robert Rigot (1908-1998)
Dessinateur, il illustre sa première BD, Cricky et Rockey, en 1935. Robert Rigot commence une carrière de 34 ans à l’UOCF en 1939, où il illustre notamment les journaux Cœurs Vaillants et Âmes Vaillantes, en créant Jean-François, chef d’équipe, Frédéri le Guardian et Chantal.
De nombreux albums de la collection « Belles histoires et belles vies » sont également réalisés en collaboration avec lui, entre 1947 et 1952.
Album des dessins originaux réalisés par Robert Rigot (service d’archives des Fils de la Charité, don de la famille du dessinateur)
2. La bande dessinée de 1980 : le feuilleton de Jean Vaillant et Gloesner

Moins connue que la BD de 1952, celle de 1980 est publiée en deux épisodes dans la revue Formule 1 (n° 11 et 12), qui fait partie des périodiques du mouvement Cœurs Vaillants-Âmes Vaillantes.
Scénarisée par Jean Vaillant, pseudonyme du Fils de la Charité Jean Pihan, la BD retrace le parcours du fondateur de la congrégation de sa naissance à son décès. Noël Gloesner se charge de l’illustration. Bien que la trame historique soit la même que celle de la BD de Gaston Courtois et Robert Rigot, la forme est bien différente. Le dessin est plus stylisé, les faits sont condensés, et les images plus dynamiques grâce à l’insertion de bulles dans les vignettes.
Les brouillons et documents de travail du scénariste sont conservés aux archives et permettent de découvrir la préparation de cette publication par Jean Pihan. Il y indique ses interrogations et les indications pour Noël Gloesner.




Jean Pihan (1912-1996)
Aussi surnommé Tagada et Jean Vaillant, Jean Pihan entre chez les Fils de la Charité en 1936.
Deux ans plus tard, Jean Pihan intègre l’UOCF, où il participe à la fondation du mouvement Cœurs Vaillants-Âmes Vaillantes avec Gaston Courtois.
Il est également actif dans le monde du journalisme et de l’édition.
Noël Gloesner (1917-1995)
Il entre dans le monde de la BD en 1945, sous le pseudonyme de Gloesner. Ses premiers dessins paraissent dans le journal Fripounet et Marisette, qui compte parmi les publications des Cœurs Vaillants-Âmes Vaillantes.
Jusqu’en 1980, Noël Gloesner dessine dans plusieurs périodiques du mouvement. Il est notamment connu comme auteur de Yann le Vaillant dans Cœurs Vaillants, et Pat Cadwell dans J2 Jeunes et Formule 1.

3. La bande dessinée de 2017 : célébrer le centenaire en dessins

Première proposition de couverture par Erwan Le Saëc

Festival d'Angoulême
Depuis la parution de la première BD, en 1952, le projet de publication d’un nouvel album est formulé à la fois par des membres de la congrégation et de la Fraternité Jean-Emile Anizan. Les Pères Philippe Denis et Pierre Tritz contactent plusieurs maisons d’édition, sans que le projet n’aboutisse.
Il faut attendre 2014 pour que les Pères Xavier Séclier et Benjamin Vergniaud, sollicités par le Père Pierre Tritz, alors supérieur général, prennent un premier contact avec le scénariste Christophe Hadevis et les éditions de l’Emmanuel, lors du festival de la BD d’Angoulême.
Quatre ans de travail
Durant quatre ans de collaboration avec le dessinateur Erwan Le Saëc et la coloriste Véronique Gourdin, l’album La Soif de Dieu. Une vie du père Anizan voit le jour à la fin de l’année 2017, peu avant que les célébrations du centenaire de la congrégation, créée en 1918, ne commencent.
La BD se distingue des précédentes en débutant un récit à la première personne durant la Guerre franco-prussienne, peu avant que le Père Anizan entre au séminaire. Les personnages sont stylisés, contrastant avec le réalisme de la première BD. Des documents concernant la conception du scénario et des dessins ont été transmis au service d’archives des Fils de la Charité par le Père Xavier Séclier et Erwan Le Saëc.


Croquis de recherche d’Erwan Le Saëc

Bibliographie de l'article
- FEROLDI (Vincent), La force des enfants. Des Cœurs Vaillants à l’ACE, Paris, éditions ouvrières, 1987, 336 p.
- GAUMER (Patrick), MOLITERNI (Claude), Dictionnaire mondial de la bande dessinée, Paris, Larousse, 1998, 880 p.
- MOLITERNI (Claude), MELLOT (Philippe), TURPIN (Laurent), DENNI (Michel), MICHEL-SZELECHOWSKA (Nathalie), BD Guide. Encyclopédie de la bande dessinée internationale, Paris, Omnibus, 2003, 1525 p.
Pendant toute mon enfance, j’ai été “cœur vaillant”, comme beaucoup d’enfants de ma paroisse (St Max, banlieue de Nancy). il y avait les “cœurs d’or” (les petits), les “ardents” (les moyens), et les “entraîneurs” (les grands). on chantait le chant des CV, et on avait l’insigne CV sur notre béret.
On faisait des colo, et on défilait avec le foulard CV, et on lisait (peut-être pas tous les enfants !) “Cœur à cœur avec Jésus”, sans savoir, bien sûr qui était le P.Courtois ! malgré son côté un peu “grandiloquent” , je crois qu’il a fait du bien aux enfants…et au clergé de l’époque.
Chapeau, Gaston !
bonjour j’aimerais pouvoir contacter Bernard kippeurt. Il fut mon parrain de confirmation…. le j’ai un peu perdu de vue… moi aussi j’ai lu Coeur Vaillant
Bonjour,
Vous pouvez transmettre vos coordonnées au service d’archives à cette adresse : archives@filsdelacharite.org. Je me chargerai de les communiquer à Bernard Kippeurt.
Cordialement,
Emilie Papaix (archiviste des Fils de la Charité)