Vingt mois à Matignon par Elisabeth Borne

2 Déc 2024 | Livre coup de cœur | 0 commentaires

Auteur de l'article : Gérard Marle fc
Crédit photos : Flammarion

Vingt mois à Matignon par Elisabeth Borne

Elisabeth Borne est devenue Première Ministre trente et un ans après Edith Cresson

“Pourquoi écris-tu un coup de cœur sur une femme politique, et qui plus est, prête à rempiler ? ” – “Et pourquoi pas ?” À d’autres le fait de ne lire que les textes de leur parti. Et puis, Elisabeth Borne est différente, elle n’est pas une héritière, « je n’avais pas les codes » ; elle est devenue femme en politique, Première Ministre trente et un ans après Edith Cresson, laquelle se souvient du mépris violent parfois, méchant toujours, de la part d’un microcosme politique et médiatique redoutablement sexiste. Quant à Elisabeth Borne, on dira qu’elle est « raide », « techno », « autoritaire ». Secrète ? « Je revendique de ne pas étaler sur papier glacé ou sur les réseaux sociaux ma vie privée, mon chien, ma famille… » Préfète de région, à la tête de la RATP (50.000 salariés tout de même), élue dans le Calvados, plusieurs fois ministre, à Matignon « aussi longtemps que Laurent Fabius », elle remet en cause les discriminations dont les femmes sont l’objet.

Elisabeth Borne renvoie à son histoire personnelle, au fondement de nos engagements

« Si je suis devant vous, Première Ministre de la France, je le dois à la République. C’est elle qui m’a tendu la main, en me faisant pupille de la Nation, alors que j’étais cette enfant dont le père n’était jamais vraiment revenu des camps. C’est elle qui m’a montré que le travail peut déjouer les destins tracés et qui m’a donné un métier. C’est elle qui me guide et me pousse dans mon engagement. Elle à qui je veux rendre un peu de ce qu’elle m’a donné. » Elle s’est présentée ainsi lorsqu’elle a pris ce poste. Une vie de stress, de confrontations – sa vie d’avant l’engagement politique lui apprit à gérer les conflits – mais où se nouent de réelles amitiés. Il y a plus, une vie qu’elle a enracinée dans son histoire familiale et personnelle, sans la mettre au service de sa carrière. Blessée, choquée, elle le fut plus souvent qu’à son tour, alors, pour puiser de la force, la figure de son père revenu d’Auschwitz, dont elle écrit que « le traumatisme lui laissera à vie que le danger est toujours là », puis la figure de sa mère devenue veuve avec deux filles à peine ados, et capable de changer de métier à 61 ans. Elle renvoie chacun des lecteurs et lectrices à leur histoire personnelle, au fondement de nos engagements.

Ce livre peut aujourd’hui nous réconcilier avec l’engagement politique

Je suis vieux depuis bien des années, j’en ai vu suffisamment pour regarder le monde s’agiter dans la « politique politicienne » : le spectacle que donne à voir aujourd’hui l’Assemblée nationale me renvoie au regard désabusé de Jean Sulivan, prêtre et philosophe, que je cite de mémoire : Belle chose que la politique ! C’est l’art de travailler pour la galerie, c’est-à-dire pour soi-même avec le sentiment de s’oublier pour le bien commun. Aucune institution, ni personne, n’échappe à ce danger. Ce livre peut aujourd’hui nous réconcilier avec l’engagement politique, et doublement. Par le travail qu’on peut y faire : je me demande ce que ma décision peut apporter aux habitants de ce pays. Et par la manière de travailler, sans la fureur et les outrances de langage : « Je crois fondamentalement au dialogue social ». J’ajoute que ce livre rend intelligent, il m’a fait croire que je pouvais comprendre les enjeux et les débats sur la réforme des retraites par exemple.

Les responsables politiques n’en finissent pas d’oublier le monde associatif

J’ai un regret. Les responsables politiques n’en finissent pas d’oublier le monde associatif, il est l’invisible du débat politique et social. « Elles ne seraient pas fiables ; changeant souvent de responsables. » Pas toutes tout de même. Parfois, dans leur petitesse, elles ouvrent des chemins. Un seul exemple. Récemment un haut fonctionnaire découvrait l’efficacité de ses services par l’accompagnement des chômeurs. Il oubliait que bénévoles et associations le font depuis plus de trente ans ! Si vous revenez aux affaires, Madame, ne les oubliez pas.

Gérard Marle fc

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