“Paysan de Dieu” par François Cassingena-Trevedy

19 Sep 2024 | Livre coup de cœur | 0 commentaires

Auteur de l'article : Gérard Marle fc
Crédit photos : Albin Michel

“Paysan de Dieu” par François Cassingena-Trevedy

Associer “paysan” au nom de ‘Dieu’ peut sembler étrange

Aujourd’hui François Cassingena-Trevedy souligne que « le vocable ‘paysan’ semble recouvrer un peu de sa dignité après des décennies de discrédit, voire de mépris au nom d’une agriculture moderne où il ne devait plus y avoir que des ‘exploitants’ » ; mais l’associer au nom de ‘Dieu’ peut sembler étrange. Comme peut l’être ce journal de bord d’une année que nous laisse François Cassingena-Trévedy, normalien, théologien, traducteur, moine quarante années dans deux abbayes bénédictines au cours desquelles déjà il avait éprouvé le besoin de se mêler, des semaines durant, à des pêcheurs du Croisic.
Habité par le sentiment d’un effondrement du paysage religieux contemporain, François Cassingena-Trévedy eut le désir de partir ; tout en restant relié à sa communauté monastique de Ligugé, il s’installe sur un plateau auvergnat, dans le village de Sainte Anastasie – un nom qui signifie ‘Résurrection’, qui porte en lui l’affirmation d’un univers insoupçonné.

François Cassingena-Trévedy affirme que « L’étable apparaît ‘aussi sacrée que l’église’, la traite devient un ‘exercice cultuel’, et la ‘bouse’ la matière d’un poème »

« La clarté du jour fait naufrage vers les quatre heures et demie. » Tout au long des pages François Cassingena-Trévedy construit une cathédrale avec des mots pour ce plateau du Cézallier magnifique mais ingrat, venteux, désolé même, dur à vivre, pour les vaches rouges qui en font la richesse, pour ses habitants à la noblesse unique, porteuse d’une réelle spiritualité. Le minéral, le végétal, l’animal, l’humain, le divin, ce moine-poète met tout ensemble ; tel est son royaume, le Royaume. « L’étable apparaît ‘aussi sacrée que l’église’, la traite devient un ‘exercice cultuel’, et la ‘bouse’ la matière d’un poème ». Sa vie est faite de solitude et de rencontres fréquentes, de chiens qui aboient et de musique classique, des prières monastiques et d’amitiés nouées par le travail dans les étables et les champs, de repas partagés et de célébrations liturgiques, pèlerinages, baptême d’un nouveau-né ou messes pour les défunts. « Tout cela est dans l’ordre immuable des choses que ne semblent atteindre ni les grandes remises en question, ni le bouleversement climatique qui affecte actuellement les usages, les conceptions et les mentalités […] Ce peuple a gardé – même si certains se sont éloignés de la pratique religieuse – le sens du rite et du Mystère. »

Chacune et chacun à leur façon prennent place dans ce chemin de « résurrection »

« Certains ne songeaient naguère qu’à s’émanciper de leur ruralité natale, j’ai pris le chemin opposé, j’accède à la ruralité comme à une grande école, je l’embrasse comme un état religieux et je prends une nouvelle naissance dans un avenir d’arriéré. » Géraud, Christophe, Mary, Gilbert et Nanou, Nicolas et Maryline, Manu, Luc, Mathieu, Alain et Martine, Delphine et Laurent, Xavier, Bernard, Jacques et Jean-Paul, Bruno et Jean-Michel, Yvonne sa voisine de quatre-vingt-huit ans invitée pour son anniversaire, chacune et chacun à leur façon prennent place dans ce chemin de « résurrection » que découvre jour après jour François Cassingena-Trévedy, le moine-poète auteur de ce livre. Que la messe soit célébrée avec quelques vieilles personnes ne l’effraie pas. « Pour commencer, pour recommencer d’aimer la grande Église, il faut en avoir une petite, quelques petites à aimer. Une petite, quelques petites auxquelles œuvrer, faites d’indigènes dont le nombre avoisine celui des doigts des deux mains, d’une seule peut-être, faites de vieilles gens qui y viennent encore et des autres, de tous les autres qui n’y viennent pas. ‘Ne crains pas, petit troupeau, car il a plu à votre Père de vous donner le Royaume.’ »

Le travailleur de la terre

« Paysan de Dieu – Mais, en définitive, de quel Dieu suis-je le paysan ? D’un Dieu qui est paysan lui-même. Dans l’Évangile de Jean, on traduit par vigneron, parce que le début du verset est : ” Moi, je suis la vraie vigne. ” Mais le terme grec signifie littéralement ” le travailleur de la terre “. Paysan, donc, je le suis : de Père en fils. »

Gérard Marle fc

0 commentaires

Soumettre un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

13 500 lycéens au FRAT 2025 : “Ça va faire du bruit”

5 Fils de la Charité de La Courneuve, Saint-Ouen, Grigny et Ris-Orangis et Paris 18ème accompagnent des lycéens au FRAT 2025 à Lourdes.

Semaine sainte : Qu’est-ce que le “triduum pascal” ?

Les « trois jours » (« triduum » en latin) avant Pâques sont les derniers chapitres des Évangiles, relatant la passion de Jésus

Jubilé des 25 ans de Notre-Dame-Auxiliatrice à Clichy

Calixto Martinez fc et Francisco Ortiz fc étaient à la célébration des 25 ans de la reconstruction de l’église Notre-Dame Auxiliatrice à Clichy

Retraite spirituelle 2025 des Fils de la Charité en France

J-M. Sopeña fc a accompagné la retraite spirituelle des Fils de Bourges, Paris, Valenciennes, La Courneuve, Le Havre, Saint-Ouen, Grigny, Issy

La Fraternité Anizan de La Courneuve sur la tombe du père Anizan

La Fraternité Anizan de La Courneuve s’est recueillie ce 2 avril 2025 sur la tombe du Père Jean-Emile Anizan à Issy-les-Moulineaux.

Dégager des horizons d’avenir, des chemins d’espérance

Les motifs d’inquiétude ne manquent pas pour l’avenir. A l’approche de Pâques, les bourgeons abondent dans la nature, puisions y la confiance.

Rencontres de jeunes de La Courneuve, Paris et d’Ecclesia Cantic

En mars 2025, de beaux chants des jeunes de La Courneuve, Paris 18ème et de partout avec Ecclesia Cantic, à la paroisse Sainte-Hélène à Paris.

La vidéo du Pape François, prier chaque mois en Église

La Vidéo du Pape François diffuser les intentions de prière mensuelles du Saint-Père. Nous nous associons à la prière mondiale de l’Église.

Invitation à la “Saison Anizan” à Charonne le 26 avril 2025

La Famille Spirituelle Anizan vous invite dans le quartier de Charonne à Paris le 26 avril 2025 pour la 3ème “Saison Printemps Anizan”

Marie, la femme qui soutient la foi sans distinction

Pierre Tritz fc invitait Anne Soupa et Gérard Marle fc, le 25 mars, à une dédicace sur le livre “MARIE telle que vous ne l’avez jamais vue”.

Share This