Hommage au père Jean Naert fc (29/01/1928 – 19/12/2025)

22 Déc 2025 | Vie religieuse | 4 commentaires

Auteur de l'article : Joël Vabre fc
Crédit photos : Florence Krasowski

Hommage au père Jean Naert fc (29/01/1928 – 19/12/2025)

Faire-part de décès

Le Supérieur des Fils de la Charité et sa famille, font part du décès du père Jean Naert fc le 19 décembre 2025, à 97 ans.

La messe de sépulture aura lieu vendredi 26 décembre à 10 heures en l’église Saint-Etienne d’Issy-les-Moulineaux, suivie de l’inhumation au cimetière d’Issy-les-Moulineaux (92130).

Hommage

Chemin vocationnel de Jean Naert fc

Nous venons d’apprendre avec tristesse le départ de notre frère Jean vers le Père, décédé le 19 décembre 2025. Jean est né le 29 janvier 1928 à Houplines dans le Nord dans une famille de sept enfants (dont Pierre Naert fc). Dès le lendemain il est baptisé.

Il entre au noviciat des Fils de la Charité en 1947 et fait ses premiers vœux le 7 octobre 1948 et ses vœux perpétuels le 7 octobre 1951. Dans sa demande d’entrée dans la Congrégation fondé par le père Anizan, voici ce que Jean écrit : « La providence a placé sur mon chemin en 1943 un ami, Roger Taccoën, qui se disposait à entrer chez les Fils de la Charité. La sympathie que j’éprouvais pour cet ordre n’a pas cessé de croître. J’aimais cette vocation alliant la vie religieuse au ministère des paroisses, je la désirais en secret, mais ne me croyant pas les dispositions naturelles nécessaires, je n’osais y espérer. » Après s’en être ouvert à son accompagnateur spirituel, après avoir prié et réfléchi, il décide de rédiger sa demande. Par ces quelques lignes nous découvrons la profonde humilité de notre frère, son désir de servir Dieu et le peuple des travailleurs.

Brossard et Montréal au Québec, Villeneuve-Saint-Georges, Sallaumines

Il sera ordonné prêtre le 30 mai 1953. Et dès son ordination, Jean va être plongé dans la tradition missionnaire des Fils de la Charité. Il est envoyé au Québec et il y restera jusqu’en 1969. Nommé alternativement à Brossard puis à Montréal. 1969, retour en France à Villeneuve-Saint-Georges (94) jusqu’en 1974. Il part dans le Pas-de-Calais à Sallaumines pour 10 ans, autant dire un retour aux sources.

Saint-Ouen, Valenciennes, Issy-les-Moulineaux, Auxerre, Gentilly, Colombes

Après avoir passé un an à Saint-Ouen (93), en 1985, départ pour Valenciennes (59) tout proche de sa terre natale jusqu’en 1989, date à laquelle il devient supérieur de la Communauté de nos frères aînés à Issy-les-Moulineaux (93). Puis départ pour la province à Auxerre en 1995 jusqu’en 2001. Il devient responsable de la Communauté des frères retraités à Gentilly jusqu’en 2006. Il va rejoindre la Communauté de retraités de Colombes pour un an et reviendra à Gentilly jusqu’en 2012, date à laquelle il rejoint la Communauté Saint-Joseph à Issy.

Jean Naert fc, un homme fraternel, discret, profondément religieux

Jean, malgré sa réserve, sans doute liée à sa timidité, est perçu par ses frères Fils de la Charité comme un homme fraternel, discret, profondément religieux, très organisé, méticuleux, attentif à tous et préoccupé par les plus pauvres d’où son investissement à l’Association La Mie de Pain, très ancienne association d’entr’aide parisienne pour les sans-abris (puisque fondée au XIXème siècle) située dans le 13ème arrondissement de Paris. Jean y allait chaque semaine assurer un temps de bénévolat tant que sa santé le lui a permis.

Frédy Kunz et la Fraternité du Serviteur Souffrant

Autre qualité de Jean, sa fidélité dans l’amitié, et tout particulièrement à son ami de toujours, Frédy Kunz, Fils de la Charité, qui a fondé au Brésil avec une laïque, Nara, la Fraternité du Serviteur Souffrant dont Jean était un membre très actif en Europe, participant à toutes les initiatives et les retraites, et ce, à cause de son amitié fidèle à Frédy et de son investissement auprès des exclus. En 2020 Jean écrit : « Frédy, mon plus grand ami aurait eu 100 ans le 9 février 2020. Permettez-moi de souligner l’événement. Mon compagnon depuis son entrée chez les Fils au scolasticat et plus tard durant 13 ans au Québec jusqu’à son départ au Brésil en 1968. Avec mon retour en France, j’ai pu être auprès de sa maman en son absence. »

Jean Naert fc a toujours manifesté un souci particulier à ceux qui n’ont personne, ceux qui sont “en danger”

Le souvenir que Jean laisse à ses frères Fils de la Charité, c’est celle d’un homme bon, toujours disponible pour le service de sa Congrégation, se réjouissant de tout ce qui se réalise de beau, souffrant avec elle des échecs. « J’ai visité douze années durant nos frères du Québec où il a vécu, il était là-bas lors de la crise qui les a vus privés de paroisse par l’évêque de Montréal ; il en était malheureux, et pour eux et pour l’institut. Il a toujours manifesté un souci particulier à ceux qui n’ont personne ‘’type ATD quart monde’’, ceux qui sont “en danger”, pour reprendre une expression d’Etienne Grieu sj. Il s’agit là d’une sensibilité ‘’très Fils de la Charité’’, tout à fait dans la ligne du père Anizan. Sa participation à l’association du Serviteur Souffrant, sa préoccupation des chômeurs de longue durée puisque jusqu’à la fin, il était adhérent (à jour de ses cotisations !) au Comité Chrétien de Solidarité avec les Chômeurs, nous disent combien Jean était préoccupé par ceux que la vie laisse sur le bord du chemin. Et enfin Jean était malentendant, atteint de cet handicap qui isole, et je le respectais comme tel, et c’est après le Québec et les chômeurs, le troisième espace de complicité que nous avions. »

Un homme d’ordre, aussi bien sur le plan matériel que moral et religieux

Jean, un homme discret et réservé sans doute par timidité mais toujours prêt à l’écoute ou à la rencontre avec cette petite crainte d’importuner ou comme s’il ne voulait pas déranger. « Jean était relativement peu connu de certains Fils, d’une part à cause de son âge et d’autre part parce que, jeune prêtre, il a été rapidement envoyé au Canada par le Père Monnier qui tenait à l’avoir dans son équipe. Un Fils l’a beaucoup marqué là-bas, malgré leurs grandes différences, c’est Frédy Kunz. Il en parlait beaucoup. Revenu en France il participait régulièrement aux rencontres du mouvement lancé par Fredy, Le Serviteur Souffrant. Jean était par tempérament et, de par sa formation, un homme d’ordre, aussi bien sur le plan matériel que moral et religieux. Ce qui ne l’empêchait pas d’être fraternel et accueillant. »

Des membres de la Fraternité Anizan soulignent son sens pastoral : « Nous rendons grâce pour sa présence de pasteur auprès de nous, pour l’annonce de l’Amour de Dieu aux plus petits qu’il a portée tout au long de son sacerdoce. Nous le confions à la tendresse de Dieu et prierons pour lui et sa famille. » Une sœur Auxiliatrice de la Charité dit de lui : « un homme bon, et attentif aux personnes, il respirait la sérénité ».

Un homme profondément enraciné dans l’amour de Dieu

Jean, c’est un homme profondément enraciné dans l’amour de Dieu qui n’a cessé de se convertir tout au long de sa vie à cause de son attachement à Jésus le Christ. Voici ce qu’il écrit lors d’une retraite à Issy, que l’on pourrait appeler son testament spirituel : « Dès notre plus jeune âge nous avons été invités à découvrir Dieu, mais quel Dieu ! Il y a celui qui nous a été présenté au catéchisme, durant nos études, dans la prédication : un Dieu sévère, inconnaissable, qui incite la peur… ou bien un Dieu affectueux, bon pasteur ? Qu’est-ce qui nous attend au soir de notre vie ? Dieu est amoureux de l’homme. Plutôt que d’insister sur le jugement, reprenons la parabole de l’enfant prodigue car Dieu nous attend avec les mains ouvertes et il veut fêter le retour du fils. Culte des morts, bien sûr… mais surtout la résurrection car c’est le triomphe de l’Amour. Dieu est Dieu, il est tout amour. Aimons-nous les uns les autres, comme Dieu nous aime. Laissons-le mystérieusement nous ressusciter en nous apprenant à aimer.

Prions pour notre frère Jean Naert fc.

Joël Vabre fc, Délégué de France, avec tous ceux qui ont envoyés un témoignage

4 Commentaires

  1. Denise NICOLAS

    Je vois que le Père Jean Naert a vécu à Montréal un certain nombre d’années. Il a donc connu mon oncle le Père Georges Briand, originaire de Saint Pierre et Miquelon, décédé à Montréal en 1967 à l’âge de 55 ans. Je suis tout émue de cette découverte tout comme j’ai toujours été surprise qu’on ne fasse jamais mention de sa présence et du rôle qu’il a joué dans l’installation de la Congrégation au Canada.
    Je porterai le Père Naert dans ma prière avec toute sa famille et ses frères FFC. Que le Seigneur l’accueille auprès de Lui.

    Denise Briand Nicolas

    Réponse
  2. ROELENS

    Ne l’ayant que connu à travers l’arbre généalogique daté de juillet 1953 concernant nos familles ( je n’ étais pas encore né ).

    Sur ce papier imprimé, une annotation ” MIEUX NOUS CONNAITRE POUR MIEUX NOUS AIMER “.

    Je crois que l’initiative de cette arbre de la famille vient l’un des Naert, soit Pierre ou Jean.

    Et bien…on se retrouvera dans le Royaume de Dieu…pour l’éternité…dans la joie, il n’ y aura plus de pleurs, plus de douleurs, plus de mort.

    Que le Seigneur vous bénisse.

    Patrick ROELENS

    Réponse

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