Valenciennes en fête pour les 50 ans d’ordination de René Lelièvre
René Lelièvre promet à Dieu de se mettre à son service à 28 ans
Cela fait 50 ans ce 2 juin 2024 que René Lelièvre fc a fait une promesse à Dieu : celle de me mettre entièrement à son service et au service des femmes et des hommes que je rencontrerai sur ma route.
Une promesse qu’on se dit facile quand on a 28 ans mais qui ne tient que si nous ne sommes pas seul.
Enfance à Laval
Jusqu’à 20 ans j’ai vécu à Laval avec mes parents et ma sœur. Mes parents étaient ouvriers dans une filature de coton. Toutes les maisons du quartier abritaient celles et ceux qui travaillaient dans cette usine, un peu comme du temps des Houillères ici. Avec mes parents et ma sœur nous étions les seuls à aller à la messe le dimanche et cela se voyait car nous étions mieux habillés que les autres jours.
Quand j’allais dans la garderie de l’usine attendant que les parents finissent leur journée, les gars et les filles qui étaient là, jeunes comme moi, se moquait de moi, de nous parce que nous étions chrétiens. Des moments difficiles à vivre. Ce sont mes parents qui m’ont fait chrétien, pas avec des mots mais par ce qu’ils me faisaient vivre et par leur façon de vivre.
Au séminaire René Lelièvre apprend l’existence des Fils de la Charité
J’en passe et me voici au séminaire avec des garçons à 99 pour cent venant de la campagne car dans la Mayenne il y a plus de tête de bétail que d’habitants. Dans ma tête je voulais rester fidèle à la vie de mes parents et j’avais peur de me retrouver curé de campagne. Mais un coup de chance, un coup je crois de l’Esprit Saint, j’ai connu les Fils de la Charité grâce à un journal fait par eux et qui trainait dans un coin.
Les Fils sont prêtres pour le monde du travail, le monde populaire
Moi qui me disais que j’allais arrêter ma marche vers la prêtrise, j’ai eu un grand coup au cœur en apprenant que les Fils étaient prêtres pour le monde du travail, le monde populaire. En découvrant les Fils j’ai aussi découvert les prêtres-ouvriers, c’était possible d’être prêtre d’une autre façon et en restant fidèle à mes parents. Il y a eu un temps où l’Eglise a interdit d’être prêtre-ouvrier mais c’est redevenu possible grâce au concile de Vatican II entre 1962 et 1965. Aujourd’hui l’Eglise ne l’interdit pas mais elle nous laisse mourir de mort naturel en ne parlant plus de ce ministère durant la formation.
Autre découverte : les Fils de la Charité sont des religieux
Cela changeait radicalement la façon de vivre par trois vœux que nous faisons : pauvreté, chasteté, obéissance. Je pouvais donc être célibataire non pas parce que l’Eglise nous y obligeait mais par choix personnel.
Parcours professionnel
Arrivé dans le Nord après de longues études, après un service militaire dans l’Est de la France et après avoir fait un FPA de fraiseur en 9 mois.
Août 1974, j’ai intégré une équipe de 4 prêtres-ouvriers avec un autre Fils de la Charité à Douchy-les-mines. J’ai trouvé du travail dès septembre grâce à une erreur de portail. On m’a demandé si c’était pour le jour ou pour le fond, je n’y comprenais rien ; j’ai dit que j’étais fraiseur. Très bien m’a dit le concierge il y a un fraiseur qui nous a quitté hier. Et j’étais embauché dans les ateliers centraux des Houillères à Aniche.
Lors que René Lelièvre a dit qu’il était prêtre, il n’a pas été cru
Pendant un an j’ai tu que j’étais prêtre, les copains de travail me racontaient que leur père, s’il voulait une augmentation, fallait qu’il aille à l’église le dimanche pour se montrer au directeur de l’usine. Lorsque j’ai dit que j’étais prêtre, les copains ne m’ont pas cru, fallait que je le prouve.
Un de mes amis à qui j’avais dit ce que j’étais m’a demandé de le marier. Tous sont venus à ce mariage d’un camarade de travail mais quand ils m’ont vu en prêtre, certains ont failli avoir un malaise. Le lundi tous sont venus me dire bonjour devant ma machine de travail. Ils étaient heureux, presque fiers.
D’Escaudin à Valenciennes, René habite La Chasse Royale
En revanche j’ai senti que la direction avait des craintes… Il y a eu fermeture des ateliers d’Aniche dans les années 80 et nous avons été mis dans les ateliers d’Anzin juste quand les Fils ont quitté Escaudain pour venir à Valenciennes, dans la paroisse Saint-Vincent-de-Paul en Valenciennois. Encore une aide de l’Esprit saint ! J’ai alors habité un immeuble de la Chasse Royale avec un autre Fils : Michel Amiaux pour ceux qui connaissent.
Je n’en dis pas plus mais la vie nous fait parfois des surprises pas toujours sympas, c’est comme ça que je suis devenu handicapé en 1992. Une autre histoire !
René Lelièvre fc
René est l’auteur de nombreux ouvrages : romans, polars, poèmes.
- Enlevés !, Editeur Edilivre-Aparis, 2023
- Au Nom du Père qui se tait, Edilivre, 2022
- Chronique d’une désunion annoncée, Editeur Edilivre-Aparis, 2021
- Les poèmes du petit lièvre, Edilivre-Aparis, 2019
- Meurtres à la chasse royale, Edilivre-Aparis, 2018
- Mes aventures, mésaventures entre personnes handicapées et personnes normales, Publibook, 2016
- Coccinelles, Publibook, 2015
- Triangle, Publibook, 2013
- La mort d’André Peron, Editeur Theles, 2012
- Tout s’achète, Editeur Benevent, 2010
- Si faible que soit ton cri, crie le, Benevent, 2009
- Toujours debout, Benevent, 2007
Père René
Bien que j’ai passé 7 ans chez les Fils comme “économe adjoint
je ne connaissais pas la vie de tous les Fils.
Je voudrais te féliciter pour tout ton ministère consacré à Dieu, mais aussi
aux ouvriers .Etre prêtre et ouvrier cela n’a pas dû être toujours facile.
J’ai beaucoup apprécié le récit de ta vie.
Que Dieu ” Père, Fils et St Esprit ” te garde encore de nombreuses années
pour répandre l’Evangile auprès des paroissiens de ta paroisse.
Que le Père Anizan te soutienne.
Fraternellement.
Jacky
Merci Jacky, je transmets à René. Bon temps d’Avent.