Témoignage de
Richard ADALIM
(Traduction Remy JUBERT)
À Verdun
Sur les pas du père Anizan
Fondateur des Fils de la Charité
Aumônier militaire volontaire
6 août 1914 – 4 février 1916
Ce chemin sur les pas du Père Anizan, à l’époque de la 1ère Guerre Mondiale, est symbolique. Le Père Pierre Tritz fc recrée, en 2006, cet itinéraire fondé sur des lettres et le journal de guerre qu’Emile Anizan a écrits pendant l’année et demie qu’il a passée à servir. Ses problèmes de santé l’ont amené à abandonner le front, avant la grande bataille de Verdun qui a détruit pratiquement tous les lieux où il était présent.Le premier week-end de juin, nos frères Jayson Abao et Richard Adalim ont découvert ce chemin avec le Père Pierre Tritz. En tant que Fils de la Charité, cette expérience unique et incomparable a été particulièrement mémorable pour eux.
Mon expérience de Verdun avec le Fr. Jayson et le P. Pierre Tritz restera dans ma mémoire comme un voyage dans la vie religieuse de Fils de la Charité.
Nous quittons Issy les Moulineaux vers 7:00 le 1er juin 2019, en route pour Verdun. C’est la première fois que je sors de Paris et je suis plein d’enthousiasme et de joie. Au long de la route, je vois un bel et vaste pays agricole qui m’apaise les yeux et l’esprit et me rend détendu et à l’aise. Mon cœur saute de joie à la vue de ce vert paysage. La beauté de la nature, la forêt et le bruit de la voiture me portent à un haut degré de réflexion et m’invitent à mieux voir la beauté de la vie.
En route, le P. Pierre nous oriente sur la vie du P. Anizan et la Première Guerre Mondiale survenue à Verdun au temps de notre fondateur. Cela se renforce encore quand nous arrivons au Monument et Ossuaire de Douaumont. A la vue des os et des crânes des soldats morts durant la Première Guerre Mondiale et les restes des blindés et bombes utilisés alors, je reste silencieux. Des sentiments mêlés hantent mon cœur et mon esprit dans ma réflexion sur les causes et résultats de la guerre.
Je ressens peine et tristesse en regardant les brefs clips sur cette guerre. Je ne puis imaginer les soldats, les luttes, épreuves et grandes souffrances dans la vie de leurs familles, amis, et même ennemis, en ces tragiques moments, et comment ils ont donné leur vie pour le salut de leur pays. Les souffrances de ces temps résonnent à coup sûr dans le cœur de chacun des visiteurs de ce lieu: Verdun.
L’expérience du P. Anizan durant ce temps de guerre fut certainement rude. Je ne puis imaginer comment il a eu le courage d’aider les soldats dans leurs besoins spirituels, d’administrer les sacrements au milieu de ces épreuves. Une terrible expérience. Pendant le repas au cœur de la forêt, je me demande: Richard, quelle sorte d’offrande veux-tu dans ta vie? Si ces soldats sont morts pour leur pays, es-tu aussi prêt à mourir pour ta Congrégation de religieux Fils de la Charité et pour ce peuple aimé par le P. Anizan? Ce sont des questions fortes venues après la découverte du lieu et auxquelles je ne m’attendais pas.
Nous partons pour le Fort de Vaux où nous marchons trois heures à la découverte du lieu. En cours de route, le P. Pierre nous invite à regarder le sentier et voir les restes de bombes. On en voit encore après tant d’années.
J’ai découvert que les pas du P. Anizan, à l’époque, furent de terribles pas vers la sainteté. Les guerres peuvent surgir à notre époque en différents temps, formes, manières et moyens. Pour moi, Fils de la Charité vivant une vie religieuse, c’est toujours un défi que d’offrir ma vie, prêt à mourir pour ce que j’ai promis lors de mes vœux.
Ces vœux seront toujours une guerre en vue de la sainteté, une guerre où l’on n’utilise plus ni bombes, ni canons, ni fusils, mais où l’on utilise la grâce que Dieu et la Congrégation me donnent, le don d’être un religieux maintenant et à jamais chez les Fils de la Charité. Merci P. Tritz pour toutes ces expériences et merci à toute la congrégation des Fils de la Charité. Cette expérience me provoquera toujours à devenir un meilleur serviteur du peuple de Dieu.
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