La croix est la clé qui ouvre la prison
La croix, lègue des générations passées
Les textes du dimanche 14 septembre 2025 nous renvoient à la croix :
- « Celui qui regardait vers le serpent de bronze restait en vie ! » (Nb 21, 4b-9);
- « Il s’est abaissé : c’est pourquoi Dieu l’a exalté » (Ph 2, 6-11);
- « Il faut que le Fils de l’homme soit élevé » (Jn 3, 13-17).
Cet objet dont nous avons l’habitude est devenu le signe des chrétiens. Nous la retrouvons dans nos maisons mais aussi aux carrefours de nos chemins ou encore sur la tombe de nos défunts. Et surtout, elle est en bonne place dans nos églises. Elle fait partie des signes que les chrétiens des générations passées nous ont légués. Et Pour certaines personnes, la croix est devenue un bijou de grande valeur…
La croix est douloureuse
Oui, bien sûr, mais cette croix c’est aussi celle qui marque douloureusement la vie des chrétiens en Irak, en Syrie, et dans bien d’autres pays. Ils préfèrent mourir plutôt que d’adhérer à une religion qui n’est pas celle de Jésus Christ. Nous pensons aussi à tous ceux qui sont tournés en dérision dans leur école, leur lieu de travail à cause de leur foi. Nous sommes tous de la même grande famille. Et si nous nous sommes rassemblés à l’église, c’est d’abord pour communier au sacrifice volontaire de Jésus qui donne sa vie pour sauver tous les hommes. Dieu s’est fait homme pour assumer notre condition humaine. Dans sa mort, il assume notre mort. Il est toujours du côté des victimes de la violence, des massacres et des génocides.
La croix est la preuve de l’excès d’amour de Jésus-Christ pour nous
Les textes de ce jour nous invitent à accueillir cette bonne nouvelle. L’apôtre Paul, nous rappelle comment le Christ Jésus s’est abaissé jusqu’à mourir sur une croix. A l’époque, c’était le supplice le plus avilissant qui était réservé aux esclaves. En tant que citoyen romain, Paul a échappé à la crucifixion pour être décapité.
La réalité d’un Dieu qui se dépouille pour prendre la condition de serviteur, c’est difficile à admettre. On pense que c’est trop beau pour être vrai. Comment peut-on admettre un tel excès d’amour ? A travers son message d’aujourd’hui, Paul nous invite à fixer notre regard sur la croix glorieuse jusqu’au moment où s’impose cet amour excessif. Ce geste peut nous libérer et nous sauver bien mieux que le serpent d’airain planté en terre.
Dans l’évangile, le Christ nous adresse une bonne nouvelle de la plus haute importance : Créateur et Sauveur ne font qu’un. Si nous croyons, c’est pour entrer dans cette histoire d’amour entre Dieu et l’humanité. Trop souvent, nous traînons derrière nous des images de la mort chargées de peur. Elles sont liées au jugement et à la condamnation. Or voilà que Jésus vient rectifier l’idée que nous nous en faisons : “Dieu a envoyé son Fils, non pas pour condamner le monde mais pour que, par lui, le monde soit sauvé.”
Ces paroles sont au cœur de notre foi. Elles excluent la peur.
Celui qui vit dans la confiance échappe au jugement. Telle est la bonne nouvelle qui repose sur la prédication de Jésus lui-même.
C’est pour cette raison que nous nous tournons vers la croix du Christ. Ce qui en fait la valeur, ce n’est pas d’abord les souffrances du Crucifié mais la Passion de l’Amour. Si les plaies du crucifié sont notre salut c’est parce qu’elles sont les conséquences d’un amour sans mesure.
Nous, chrétiens, nous regardons la croix comme un signe de guérison et de salut. La croix devient la clé qui ouvre la prison, qui brise le cercle infernal C’est de cette espérance que nous avons à témoigner auprès de ceux et celles qui souffrent physiquement et moralement. Nous pensons aussi à toutes les victimes de la haine, des violences, du racisme et des guerres.
Le Christ vainqueur veut nous entraîner tous dans son élévation.
Jean Pierre Maçon fc, prêtre à la Paroisse Sainte-Hélène Paris 18ème
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