Vie Consacrée : témoignage de Nelson Lemos fc

27 Jan 2016 | Vie religieuse | 0 commentaires

Auteur de l'article : Nelson Lemos fc
Crédit photos : CEF/Année de la Vie Consacrée, Lucy Gallegos, Jean Guellerin fc

Vie Consacrée : témoignage de Nelson Lemos fc

Le père Nelson a fait profession religieuse le 7 juillet 1985. Jeune, il a travaillé à Santo André puis São Paulo au Brésil. Il a été responsable de la branche du Brésil et du postulat. Il est parti cinq ans à Ixtapalapa au Mexique (d’où il a témoigné de sa vocation lors de la célébration des trente ans de présence des Fils de la Charité au Mexique). Depuis 2014 il est retourné au Brésil.

Traduction : Enrique Poittevin fc

 

Donner le meilleur de notre cœur

Nelson Lemos, Fils de la Charité

© Lucy Gallegos

Ma famille

Je viens d’une famille de six frères. Nous sommes nés dans un climat d’amour et très tôt nous avons pris conscience que nous étions aimés de nos parents. Nous étions sensibles aux injustices et à la pauvreté dans laquelle vivaient beaucoup de nos voisins et amis. Je me souviens qu’il y avait toujours quelque chose à partager avec les plus pauvres de notre quartier. Mes parents ont été de vrais croyants très préoccupés par les pauvres. Ils nous ont éduqués de manière à être toujours solidaires de ceux qui n’avaient rien. Il ne s’agissait pas seulement d’un acte “de charité”, mais de quelque chose de plus profond qui jaillissait d’un amour de compassion pour les défavorisés. En résumé, mes parents ont été les premiers à nous enseigner l’Amour. Non pas avec des paroles, mais avec le témoignage d’une vie intègre et toute entière tournée vers la famille et les nécessités des autres.

La vie en Eglise

Mes parents ont toujours été pratiquants et cela aussi nous l’avons hérité d’eux. Depuis notre enfance, à la maison, mes frères et moi, avons fait l’expérience de l’amitié de Dieu. Aller à l’église et participer à l’Eucharistie en communauté étaient une nécessité familiale. De plus, les prêtres fréquentaient souvent notre maison et mangeaient avec nous. Nous les considérions comme des membres de notre famille. Je me souviens encore très bien avec quel bonté me traitait le père Antonio, notre curé. C’est lui qui a célébré les mariages de la majorité de mes frères aînés.

Pendant ma jeunesse je faisais partie de la JOC (Jeunesse Ouvrière Chrétienne) et de la Pastorale des Jeunes. Je travaillais et étudiais. Aujourd’hui, je rends grâce à Dieu qui m’a fait connaitre des “pasteurs des béatitudes” des hommes consacrés et donnés à Dieu et aux pauvres. Je rends grâce à Dieu parce que mes parents ont été les premiers maîtres de ma vie… Combien je les regrette !

Un projet d’Amour

Un jour, j’ai du tout laisser pour répondre à l’invitation de Dieu : «Viens et suis-moi ! ». Depuis ce jour-là, suivre Jésus est devenu pour moi une aventure quotidienne. Je veux partager avec vous, spécialement si vous êtes jeune, ce passage de l’évangile de Matthieu 9,35-38, qui, depuis ma jeunesse a été pour moi une référence :

“Jésus parcourait toutes les villes et tous les villages, enseignant dans leurs synagogues, proclamant l’Évangile du Royaume et guérissant toute maladie et toute infirmité. Voyant les foules, Jésus fut saisi de compassion envers elles parce qu’elles étaient désemparées et abattues comme des brebis sans berger. Il dit alors à ses disciples : “La moisson est abondante, mais les ouvriers sont peu nombreux. Priez donc le maître de la moisson d’envoyer des ouvriers pour sa moisson”.

Plus tard, pendant mon temps de formation avec les Fils de la Charité du Brésil, j’ai pris connaissance des écrits de notre fondateur, le père Anizan. J’ai approfondi ce passage que le père Anizan appelle le “Misereor super turbam”.

Portrait au crayon de Jean-Emile Anizan

© Jean Guellerin fc

Voyez par vous même quelle belle prière en a fait notre fondateur :

“Mon Dieu, donnez-moi d’être vraiment le Bon Samaritain de tous ces pauvres abandonnés, des ces pauvres souffrants de corps, de cœur ou d’âme qui gisent sur le chemin de la vie et au milieu du monde indifférent, comme des brebis sans pasteur. Ô si je pouvais être le pasteur non seulement de ceux que je puis rencontrer, mais susciter et préparer des pasteurs à ceux que je ne rencontrerai jamais, à ceux, à ceux qui viendront en ce monde après moi et jusqu’à la fin de la grande épreuve de l’humanité. Jésus, Père et ami des pauvres, pour cela comme pour le reste vous avez donné l’exemple pour que l’on fasse ce que vous avez fait en attendant le terme de la vie : Me voici, envoyez moi. Mais il est vrai qu’il ne suffit pas de dire « envoyez moi », il faut aller de soi-même autant qu’on le peut”.

Nous constatons que la situation des pauvres et des ouvriers n’a pas changée […]. Le père Anizan nous demande : Que faut-il? Des hommes qui aiment ces foules. Dieu a écouté la clameur des pauvres. Nous devons les aimer comme nos frères, comme le Bon Pasteur aime ses brebis, leur donner le meilleur de notre cœur, nous consacrer à eux par tous les moyens, être bons et miséricordieux, nous sanctifier pour eux.

C’est le bon moment quand on est jeune de se poser la question de sa mission dans ce monde et de savoir à quoi nous voulons engager notre vie. C’est une invitation à faire des projets de vie familiale, à construire dès maintenant les bases d’une nouvelle famille, en brisant les chaines du “vieil homme”. De se poser aussi des questions sur la vie consacrée et ministérielle, de donner sa vie au service des autres, spécialement des Pauvres et des Travailleurs, selon le charisme des Fils de la Charité. Serait-il donc vrai que les travailleurs et les pauvres n’auraient plus le droit d’avoir des hommes et des femmes consacrées à la cause même de Jésus?

Je termine par une autre pensée du père Anizan qui caractérise bien notre vocation. Un amour spécial pour les ouvriers, pour les pauvres et les déshérités, un zèle ardent et généreux pour leur salut. Voilà le caractère spécial de notre vocation apostolique.

Nelson Ribeiro Lemos fc

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