Le groupe “Ecoute – partage – prière” à Bezons
Gilbert et Christine participent tous les deux à l’équipe de Fraternité Anizan de Bezons. Gilbert a été initiateur du groupe Ecoute – partage -prière (EPP) avec Marie-Christiane, paroissienne. Le Bulletin d’octobre 2025 n°80 de la Fraternité Anizan les interviewe.
Qu’est-ce que ce groupe “Ecoute – partage – prière” ?
Gilbert – Être habité, c’est faire de la place à la Parole de Dieu pour en vivre. Faire silence, créer de la place en nous pour accueillir et recevoir. Ensuite, on peut donner.
Christine – Le dimanche, je participe à l’Eucharistie, la communauté, c’est le Christ et les copains-copines. Seule, je n’ai pas le courage d’ouvrir la Bible, et j’avais besoin d’être guidée pour la comprendre et mieux découvrir le message du Christ. Nous approfondissons les écritures, c’est important ! Parfois en lisant un texte, je me dis que j’interprétais mal.
Gilbert – Ecoute – partage – prière est une nourriture que nous partageons. Mieux comprendre les personnages. On est souvent dans le ressenti, chacun peut dire comment il le vit. C’est une rencontre entre frères et sœurs, comme dans un repas partagé. Entrée: Ecoute de la parole / Plat principal: échange / Dessert: Merci au Seigneur.
Christine – Au début, quand on est en Fraternité Anizan, on fait un tour de table. C’est déjà un petit noyau. Virginia a pu sortir sa douleur du décès récent de son mari, lors de la dernière rencontre, elle était mieux en partant. Le fait de dire ce qui nous travaille, nous libère. Il faut trouver les personnes qui peuvent écouter. La Fraternité Anizan fait partie de cela, le groupe Ecoute – partage – prièrenous aide à approfondir les paroles prononcées par le Christ.
D’où est venue l’idée de créer cet espace ?
Gilbert – L’idée de Ecoute – partage – prière vient à partir d’André Rebré fc + et de Joseph de Mijola fc qui avaient mis en place un partage d’Evangile. J’ai suivi avec eux, mais cela manquait d’échange, nous étions plutôt dans l’enseignement. J’aurais préféré des échanges sur un texte et qu’ils nous guident si on se trompe. C’était vraiment intéressant pourtant. J’avais participé à des “Puits de la parole”, l’idée me revenait sans cesse, j’en ai parlé au Curé, il n’a pas été enthousiaste ! Je le relance 4 ou 5 fois, il me laisse m’organiser.
J’accompagnais les catéchumènes avec Marie-Christiane; Elle a de suite répondu positivement, elle a pris le taureau par les cornes. Marie-Juliette a accepté de nous accompagner. Après un long temps de réflexion, elle demande à nous rencontrer pour comprendre le projet. C’était en janvier 2020 ! Je me souviens qu’elle nous a dit: “Si l’œuvre est bonne, elle continuera, disait le père Anizan“.
La première rencontre a eu lieu en novembre 2021 et nous en sommes à la 30ème. En 2022, notre Curé nous pousse à continuer.
Nous restons toujours attachés à la même source: Jésus, Dieu et l’Esprit. Cette année, nous avions pour souhait de découvrir comment l’Esprit-Saint a conduit les premières communautés chrétiennes. Cela nous aide à découvrir comment l’Esprit-Saint nous conduit aujourd’hui.
Comment l’initiative a-t-elle été connue ?
Les annonces du week-end, un flyer au départ. Lors de la rentrée paroissiale, il y a des stands et on en tient un. Le “bouche-à-oreille” marche bien aussi. Le prêtre de la paroisse vient maintenant. On est souvent entre 10 et 12, au départ c’était 5 ou 6 personnes. Dans notre paroisse, il y a une forte communauté africaine qui a souvent d’autres formes de prière et de rassemblement. Notre proposition est bien différente, elle peut être complémentaire.
La méthode: je me mets à l’écoute de Dieu et j’écoute ce que l’autre dit, sans juger sa parole, en la respectant. Partage: tout le monde a la parole, il n’y a pas de spécialiste. On se nourrit de la parole des autres. Prière: le Christ est présent du début à la fin de notre rencontre.
Quelle influence dans votre vie?
Christine – Recevoir la Parole de Dieu peut nous transformer et nous aider à changer notre regard vis-à-vis des autres. Je me suis engagée aux “Restos du cœur” pour aider les autres. Le regard des gens dans le besoin transforme le mien. Je suis seule depuis le décès de Jean-Claude, mon mari. Ça m’ouvre. En parler, c’est déjà bien, mais il faut le voir, se laisser toucher! Le fait d’être active fait que je me sens touchée plus profondément. Je suis bien avec eux, je souris, c’est du positif.
Gilbert – Les humains que nous sommes prennent souvent conscience de leur réalité dans la souffrance. Tant qu’ils n’ont pas besoin, ils vivent dans le rêve ! Il faut se coltiner la réalité ! Un monsieur a perdu son logement, il est sur le trottoir. Il finit par m’habiter. Comment faire ? Je suis allé à la mairie. Hier il pleuvait, je l’ai abrité. Dieu nous fait découvrir notre propre humanité en nous faisant connaître de telles situations. C’est une rencontre. Être habité, c’est une rencontre avec l’autre, avec Dieu. Souvent, on se croise, mais on ne se rencontre pas.
Les grands moments de l’EPP qui vous ont marqués
Gilbert – Les catéchumènes, néophytes et paroissiens qui viennent, en redemandent: quand ils terminent leur parcours catéchétique, ils ont besoin d’une suite, cela correspond à leur attente. Les personnes qui y ont goûté reviennent, cela est un signe. On est une petite goutte fragile dans le bocal de la paroisse. On fait partie d’un tout qui est force. On trouve des gens qui viennent d’ailleurs et c’est parfois dérangeant.
Christine – Je suis une sœur de la communauté, nous sommes ensemble enfants de Dieu.
Christine – L’important est d’aller dans les périphéries. Prier ne suffit pas, il faut aller à la rencontre de l’autre qui a besoin de nous.
Gilbert – Aller à la rencontre de Dieu et de soi-même. Ce que je fais pour l’autre je me le fais à moi-même.
Quelques réflexions de notre bilan d’année
- “Je n’aurais pas lu, seul, les Actes des Apôtres. Le groupe est un catalyseur. Par les témoignages de chacun, on comprend que c’est le même Esprit-Saint qui est encore à l’oeuvre aujourd’hui” R
- ” Maintenant, je continue à chercher seul, à lire le Nouveau Testament” G
- “On ne peut pas tout connaître de la Bible. Il faut motiver tout le groupe des baptisés adultes de 2024. La messe ne suffit pas, ce n’est pas un lieu de partage de la Parole”. P
- “Un jour, une amie rencontrée à l’espace-jeunes de Bezons, m’invite à l’église. Elle me parle du « Notre Père » puis elle arrête tout. Moi, j’ai continué à venir à la messe, j’ai demandé le Baptême. Maman me dit: ‘Elle est partie ? C’est maintenant à toi de continuer!” L
Pour aller plus loin
- Dans ma paroisse, quelles sont les initiatives que j’ai découvertes?
- Quelle place puis-je prendre pour faire vivre l’esprit de fraternité?

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