Fondateur des Fils de la Charité
Aumônier militaire volontaire
6 août 1914 – 4 février 1916
Ce chemin sur les pas du Père Anizan, à l’époque de la 1ère Guerre Mondiale, est symbolique. Le Père Pierre Tritz fc recrée, en 2006, cet itinéraire fondé sur des lettres et le journal de guerre qu’Emile Anizan a écrits pendant l’année et demie qu’il a passée à servir. Ses problèmes de santé l’ont amené à abandonner le front, avant la grande bataille de Verdun qui a détruit pratiquement tous les lieux où il était présent.
Le premier week-end de juin, nos frères Jayson Abao et Richard Adalim ont découvert ce chemin avec le Père Pierre Tritz. En tant que Fils de la Charité, cette expérience unique et incomparable a été particulièrement mémorable pour eux.
Verdun, du désespoir à l’espérance, et de la mort à la vie
L’endroit est calme. Paix. Silence. On entend le murmure du vent et on sent sa douceur. Pas de villageois dans la rue. J’ignore où ils sont. Voilà comment je décris Damloup. Dès l’arrivée, nous marchons vers le lieu originel du village. A présent, c’est un no man’s land, parce que resté totalement dévasté après la guerre. Même si le village d’origine est en ruines, on peut y voir aujourd’hui de l’espoir dans le désespoir. Aujourd’hui, le village original de Damloup n’est plus un lieu d’habitation pour les gens, mais une charmante demeure d’arbres, d’herbe verte et d’animaux. C’est un signe d’espoir et de vie – signe que Dieu nous donne espoir à partir du désespoir, et vie à partir de la mort.
Je ne puis imaginer comment le lieu fut dévasté par les canons, les balles et les bombes durant la guerre. Je ne puis imaginer comment vivre là où on risque sa vie. Voilà ce notre fondateur vécut pendant la guerre.
Quand le P. Pierre nous expliqua où le P. Anizan séjournait et faisait ses visites, je me disais: “Notre fondateur est courageux.” En entrant dans les deux forts (Vaux et La Lauffée), j’ai senti la tristesse quand ces milliers de soldats y risquaient leur vie. Quand ils ne pensaient qu’à la mort. Quand dominait le sentiment de désespoir. Merci à Dieu d’avoir envoyé notre fondateur partager amour et espérance parmi les soldats. Notre fondateur sentait la tristesse et l’aspiration des soldats à voir leurs familles et leur rêve d’être en vie à la fin de la guerre. Il partageait sa vie avec eux. Je pense que notre fondateur remplissait un devoir important en étant quelqu’un qui, aux soldats désespérés, parlait d’espérance ici sur terre et de vie éternelle avec Jésus.
Je voudrais toujours valoriser cette expérience, car il ne s’agit pas seulement de suivre les pas du P. Anizan à Verdun, mais de voir et découvrir la tristesse et le désespoir des troupes allemandes et françaises durant la guerre. J’ai étudié, à l’école, l’histoire du monde traitant des deux guerres mondiales, mais à présent je suis fier d’avoir vu la mémoire et les traces de la guerre mondiale. Je ne voudrais jamais oublier le jour où j’ai vu, touché et senti la mémoire et les traces de guerre à Damloup. On peut résister et éviter la violence dans le monde: “par la charité”. Je suis sûr que ces fameuses paroles de notre fondateur “c’est par la charité”, a d’abord pris racine dans son expérience de la guerre.
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